A 17h35, la paire de devises s'échangeait à un cours moyen de 1,0481 franc pour un euro, après avoir atteint 1,0448 franc pour un euro en fin de matinée. Jeudi soir, il valait 1,0524 EUR/CHF.
Les analystes de la banque Valiant ont rappelé que la veille déjà, la paire de devises s'était aventurée sous la barre des 1,05 franc pour un euro, "officieusement le seuil minimum" que la Banque nationale suisse (BNS) avait défendu "bec et ongles" au deuxième trimestre 2020 en pleine pandémie du coronavirus.
"Même s'il faut s'attendre à ce qu'elle (la BNS) ne reste pas totalement inactive, une défense aussi forte de ce seuil n'est pas sûre", ont souligné les spécialistes de la banque bernoise dans un commentaire. L'institut d'émission devrait plutôt miser sur de petites interventions et user de la crainte des investisseurs d'une réaction plus musclée.
La faiblesse de l'euro pesait cependant aussi sur le cours, alors que l'année dernière en pleine première vague de Covid-19, le franc avait fait les frais de son statut de valeur refuge. De fait, la monnaie unique européenne chutait vendredi par rapport au yen, les cambistes s'inquiétant de la politique accommodante de la BCE et de la reprise des contaminations au Covid-19 en Europe. L'euro était également en baisse marquée face au dollar américain et à la livre britannique.
Selon l'analyse technique de Valiant, la rupture du seuil à 1,05 EUR/CHF pourrait ouvrir la voie à un cours à 1,04 EUR/CHF, ce qui pénaliserait davantage les exportations suisses vers l'Union européenne.
Interrogée par AWP, la BNS a refusé de commenter le net raffermissement du franc face à l'euro.