Une aggravation de la pandémie pèserait à nouveau sur la conjoncture helvétique.

Les économistes de l'institut rattaché à l'Université de Lausanne s'attendent à ce que le produit intérieur brut (PIB) progresse de 3,6% cette année, contre +2,7% anticipés dans les précédentes prévisions publiées en mai. En 2020, il s'était contracté de 2,4%, affecté par l'émergence de la pandémie de coronavirus.

"Le retour à la croissance en 2021 en Suisse s'explique par la dynamique de sa demande intérieure, principalement en raison de la forte croissance de la consommation des ménages", selon un communiqué publié lundi. Les dépenses privées ont en effet bondi de 2,8% cette année, après une contraction de 3,7% l'exercice précédent.

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Les prévisions de croissance du Créa sont relativement comparables à celles d'autres instituts. Pour 2021, UBS et Credit Suisse s'attend à une hausse du PIB de 3,5% et le KOF de 3,2%.

Après ce solide rebond, réalisé grâce à une économie "davantage orientée vers le secteur de la chimie-pharma et moins exposée aux secteurs intensifs en contact humain comme l'hôtellerie-restauration", la croissance devrait se tarir. Le Créa table en effet pour 2022 sur un PIB en hausse de 2,3%, contre +3,9% précédemment. En 2023, la progression est attendue à 1,6%.

Dans le détail, les spécialistes lausannois misent sur une forte reprise des exportations en 2021, avec une progression de 7,8% après une contraction de 1,1% lors de l'exercice précédent marqué par l'émergence de coronavirus. En 2022 et 2023, cette composante devrait croître de respectivement 3,8% et 3,7%.

Au niveau du marché du travail, le Créa s'attend à une légère décrue du taux de chômage, qui devrait passer cette année de 3,0% à 2,7%, puis 2,6% les deux prochaines années.

Risques de nouveaux confinements

Malgré une accélération de l'inflation au niveau international, l'institut d'études conjoncturelles ne table pas sur un relèvement des taux directeurs par la Banque nationale suisse (BNS), qui devraient rester à -0,75% ces deux prochaines années. L'institut d'émission annoncera le 16 décembre sa décision en matière de politique monétaire.

Des risques subsistent néanmoins. Le ralentissement économique pourrait ainsi "s'avérer nettement plus grave en cas d'incapacité des gouvernements des économies développées à limiter la propagation du virus sans porter atteinte à l'activité économique", a averti le Créa.

Une perte d'efficacité des vaccins contre le développement de formes graves liées au Covid-19 pourrait également avoir des "conséquences majeures pour l'économie suisse", avec une dégradation du commerce extérieur. De nouvelles mesures d'endiguement de la maladie, comme le semi-confinement et la fermeture de certains établissements, pourraient engendrer une baisse de la consommation privée.