A la Bourse suisse vers 09h20, l'action Credit Suisse affichait la plus mauvaise performance parmi les valeurs vedettes. La nominative reculait de 1,0% à 8,97 francs, à contre-courant d'un indice vedette SMI en hausse de 0,32%.
Selon une enquête du journal alémanique Blick publiée la veille, le président de Credit Suisse, António Horta-Osório, a contrevenu aux règles de quarantaine mises en place par la Suisse pour lutter contre la propagation du variant Omicron. Le dirigeant, de retour du Royaume-Uni fin novembre, a quitté la Suisse quelques jours plus tard, violant ainsi les règles sanitaires de la Confédération.
Le nouveau président du conseil d'administration de la banque zurichoise est rentré de Londres à Zurich le 28 novembre. Avisé des règles de quarantaine mises en place par les autorités helvétiques la veille, le Portugais se serait renseigné sur la possibilité de raccourcir, voire de se faire libérer de la quarantaine, raconte la publication.
Le canton de Schwyz, où réside M. Horta-Osório, ainsi que la Confédération ont refusé de donner suite à cette demande. Mais le 1er décembre, il prend un jet privé pour se rendre sur la péninsule ibérique, en claire violation des règles de quarantaine, a poursuivi Blick qui se base sur des sources proches du banquier. Et il a poursuivi son voyage, se rendant à New York pour une réunion ce jeudi du conseil d'administration.
Le président dit "regretter"
Dans une prise de position transmise à AWP, Credit Suisse a indiqué "regretter" la violation de l'obligation de quarantaine par son président. Ce dernier a également été cité dans le courriel de la banque, soulignant avoir "commis involontairement une entorse aux règles de quarantaine de la Suisse, en quittant le pays le 1er décembre". "Je regrette profondément cette erreur. Je m'en excuse et veillerai à ce que cela ne se reproduise pas", a-t-il ajouté, cité dans le courriel de la banque.
Le journal britannique Financial Times a rappelé que la banque aux deux voiles a passé une grande partie de l'année à colmater les dommages provoqués par la faillite de la société d'affacturage Greensill et les déboires de la société d'investissement Archegos qui ont provoqué une perte de 5,5 milliards de dollars.
Arrivé en avril, M Horta-Osorio s'est attelé à la tâche de régler les lacunes dans la gestion du risque par la banque, a souligné la publication économique.
Le portail d'information financière Inside Paradeplatz a pour sa part estimé que le président de la banque a "clairement menti".
Et pour la juriste Monika Roth, citée jeudi par Blick, "les jours d'António Horta-Osório à la tête de CS (Credit Suisse) sont comptés". Le président "doit démissionner", a estimé la spécialiste de la gouvernance d'entreprises.