En vertu de cet accord, Iberia, filiale espagnole de IAG, devait racheter 100% du capital d'Air Europa à Globalia pour un milliard d'euros (un peu plus d'un milliard de francs). Ce prix avait été revu à la baisse à 500 millions d'euros en janvier 2020, du fait des conséquences de la pandémie sur le transport aérien.
Dans son communiqué, IAG, également propriétaire de British Airways, ne précise pas les raisons qui l'ont poussé à renoncer à son projet d'acquisition. Ce dernier semblait toutefois compliqué, en raison de l'état du secteur et des réticences de Bruxelles à ce projet. La Commission européenne a en effet ouvert en juin une enquête approfondie sur ce projet de rachat, craignant une réduction de la concurrence sur le marché espagnol, susceptible d'entraîner "une hausse des prix" pour les passagers.
"IAG, qui exploite notamment les réseaux d'Iberia et de Vueling, et Air Europa sont des compagnies aériennes de premier plan en Espagne", avait expliqué dans un communiqué la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager. "Sur certaines liaisons, IAG et Air Europa étaient jusqu'à présent les deux seules compagnies aériennes présentes", s'était-elle inquiétée, citant notamment les vols "reliant Madrid aux États-Unis et à l'Amérique Latine".
Air Europa, propriété du groupe touristique espagnol Globalia, est la troisième compagnie aérienne ayant la plus forte présence en Espagne après IAG et Ryanair. Avant la crise du Covid, elle desservait 62 destinations, principalement en Europe et en Amérique du Sud. IAG, qui contrôle aussi la compagnie irlandaise Aer Lingus, est le troisième groupe de transport aérien en Europe derrière Ryanair et Lufthansa.