Une couche après l'autre. Par opposition à l’usinage, qui consiste à découper, meuler ou fraiser de la matière pour obtenir la forme souhaitée, c’est l’ajout progressif de matière qui définit l’impression 3D. Patrice Conche, le fondateur et directeur de 3d PCI, corrige d’emblée: parler d’impression 3D, c’est trop limitatif. Aujourd’hui, on parle de «production additive», parce que les procédés de fabrication sont multiples et qu’ils augmentent au fur et à mesure que les tech- nologies se développent. Un marché naissant, où les découvertes et les innovations sont presque quotidiennes.
3d PCI est basée à La Chaux-de-Fonds, dans un quartier industriel récent qui regroupe une petite dizaine de sous-traitants. Mais ce n’est que temporaire. Dans quelques mois, 3d PCI et ses trois employés déménageront à l’autre bout de la cité horlogère. C’est là que seront regroupées les cinq entreprises du groupe Draco, créé l’an dernier par les patrons de chacune des entités. Objectif: partager les frais fixes, optimiser les déve- loppements communs et professionnaliser la communication pour se faire entendre par les grands clients internationaux.
Bientôt dans un groupe
Créée en 2014, 3d PCI s’est néanmoins déjà fait un nom et une place dans le marché de la production additive. Sa valeur ajoutée? La conception de prototypes et de petites séries ( jusqu’à quelques milliers de pièces), mais aussi et surtout du conseil aux entre- prises pour l’installation de machines et de lignes de production utilisant les nouvelles techniques de fabrication. En quelque sorte, «j’aide les industriels à se convertir à la pro- duction additive», résume-t-il.
Patrice Conche évolue dans un marché naissant, où eurissent les innovations.
Agé de 50 ans, Patrice Conche a déjà pas- sé une quinzaine d’années dans la région à travailler en tant que constructeur de machines. Il est également diplômé en pro- ductique, à savoir l’analyse et l’optimisation des lignes de production. Ses années passées à côtoyer le milieu horloger, notamment, lui ont apporté une expérience qu’il peut aujourd’hui appliquer dans tous ses domaines d’expertises. Son entreprise ne gagne d’ailleurs aujourd’hui qu’un franc sur cinq dans l’horlogerie, la joaillerie et le luxe en général. Son principal débouché est le secteur médical (40%), suivi des machines et de la robotique (30%).
Pour qui travaille-t-il et pour quoi faire précisément? Il ne peut et ne veut donner le nom d’aucun de ses clients. Et il est assez avare de détails techniques, afin de ne pas renseigner la concurrence. Il finit quand même par nous expliquer qu’il vient de ter- miner un projet pour le secteur médical. Deux ans durant, il a développé et testé des outils et des instruments devant servir à la formation des chirurgiens.
Sur une échelle de 1 à 100, Patrice Conche considère que le marché de la production additive en est à dix. Puis, quelques minutes plus tard, il se ravise: à cinq. Mais peu importe la précision de son estimation, son message est clair: cette nouvelle ère de la production «n’en est qu’à ses balbutiements, assure-t-il. Si certains projets aboutissent, il n’est pas exclu que nous soyons huit ou dix employés dans six mois.»