L’année 2018 sera une étape cruciale pour Comphya. La start-up, cofondée en juin 2017 par Rodrigo Fraga da Silva, Mikaël Sturny et Nikolaos Stergiopoulos, espère boucler un tour de table de 3,7 millions de francs. «Un fonds d’investissement zurichois s’est déjà engagé et il nous manque plus qu’un investisseur pour compléter le fundraising. Mais nous pensons que ce sera le cas ces prochains mois», annoncent les trois scientifiques dont les locaux de recherche sont situés dans le Laboratoire d’hémodynamique et de technologie cardiovasculaire à l’EPFL, dirigé par Nikolaos Stergiopoulos.

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Un optimisme qui s’appuie sur le fort intérêt suscité par les activités de Comphya, qui a déjà récolté de nombreux soutiens financiers – Venture, Venture Kick, CTI, SPECo, FIT... Le spin-off de l’EPFL développe un implant médical de neuromodulation pour la restauration des fonctions érectiles. «Il faut savoir que 30% des patients ayant des troubles érectiles ne répondent pas à des traitements oraux comme le Viagra», explique Rodrigo Fraga da Silva. Or, les alternatives destinées à ces personnes, telles les prothèses péniennes et les injections intracaverneuses, sont peu satisfaisantes.

500 millions de patients concernés

La solution développée par la start-up vaudoise se base sur la neurostimulation des nerfs, une idée qui n’est pas nouvelle, mais dont l’application est difficile chez l’homme souffrant de troubles érectiles en raison du faisceau de nerfs microscopiques situés dans cette zone du corps. L’appareil – un prototype baptisé provisoirement CaverSTIM – se compose d’un patch d’électrodes (posé chirurgicalement sur le plancher pelvien) relié à un «générateur d’impulsion», similaire à un pacemaker. «Le tout est actionné par une télécommande qui permet au clinicien d’effectuer les réglages et au patient d’activer une érection», précise Mikaël Sturny.

L’implant médical est destiné dans un premier temps aux patients atteints d’une lésion de la moelle épinière ou ayant subi une ablation de la prostate. Soit plus de 500 millions de personnes en Europe et aux Etats-Unis. Reste qu’avant la commercialisation de l’implant, prévue d’ici deux à trois ans, un long chemin doit être parcouru par Comphya: essais cliniques, production et certification. Pour s’y préparer, la start-up compte engager cette année un spécialiste des questions régulatoires dans le domaine des implants médicaux.