Les entreprises établies dans la région Riviera-Chablais entendent œuvrer pour un futur meilleur. Il s’agit de trouver des alternatives à la consommation de protéines animales, de promouvoir les producteurs locaux ou encore de valoriser les déchets alimentaires. Autre tendance qui se dégage de cette sélection: le développement du marché des soins personnalisés et du wellness. Des innovations parfois développées sur des emplacements dédiés tels que le site technologique BioArk à Monthey.

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  • Alver
  • Compléments alimentaires
  • Aspect prometteur: tendance du «healthy» et volonté de trouver des sources de protéines durables
  • Fondation: 2016
  • Direction: Mine Uran et Majbritt Byskov-Bridges
  • Lieu: Chardonne
  • Nombre d’employés: 3 + 3 consultants

«La population mondiale ne cesse de croître, et, avec elle, le besoin de protéines, constate Majbritt Byskov-Bridges, cofondatrice de la société Alver. Les micro-algues constituent une alternative durable à celles d’origine animale, mais avaient jusqu’à présent un goût très fort et une coloration prononcée.» Mine Uran, l’autre cofondatrice, a découvert en 2016 la micro-algue Golden Chlorella. Ce qui la rend unique? Elle est neutre en couleur (jaunâtre) et en goût. Depuis 2016, l’entreprise Alver propose un complément alimentaire en poudre à base de cette micro-algue. «La Golden Chlorella est, dans son état naturel, riche en vitamines B, magnésium, potassium et zinc.» Autre avantage: comparée au bœuf, la production de cette micro-algue nécessite 40 fois moins de terres agricoles, 44 fois moins d’eau et émet 36 fois moins de CO2. «Avec 63% de protéines, contre une moyenne de 25% pour le bœuf ou 30% pour le soja, la Golden Chlorella se positionne comme une alternative durable aux sources de protéines animales.»

En 2017, Alver a reçu le premier prix du Best Natural Ingredient lors de la deuxième édition du Start-up Innovation Challenge à Francfort. Le complément alimentaire de la société, qui réalise un chiffre d’affaires d’un peu moins d’un demi-million de francs, est présent en pharmacie, dans des smoothies et soupes vendus chez Manor et des discussion sont en cours avec Coop. «Nous avons lancé des pâtes et sauces protéinées cet été et prévoyons de mettre au point d’autres produits alimentaires à base de Golden Chlorella, tels que des barres aux céréales.» Alver cible principalement les véganes et les personnes souhaitant réduire leur consommation de viande. «Pour l’heure, nous sommes présents en Suisse exclusivement. Nous effectuons des études de marché en Allemagne et en Angleterre notamment, où la proportion de véganes et de végétariens est plus élevée qu’en Suisse.


DEPsys

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Pour le CEO Michael De Vivo, il reste encore beaucoup de défis à relever en matière de gestion des énergies renouvelables.
© ©Stéphanie Liphardt
  • Solutions smart grid
  • Aspect prometteur: boom du marché des énergies renouvelables et des véhicules électriques
  • Fondation: 2012
  • Direction: Michael De Vivo, Joël Jaton et Guillaume Besson
  • Lieu: Puidoux
  • Nombre d’employés: 20

La production d’énergie renouvelable ne cesse d’augmenter. Malgré les avantages, notamment écologiques, d’un tel développement, certains défis restent à relever. «Les énergies renouvelables, si elles sont décentralisées, représentent un danger pour la stabilité des réseaux électriques, construits pour une production centrale et un acheminement vertical vers l’utilisateur, avertit Michael De Vivo, CEO de DEPsys. Dans les années à venir, tous les gestionnaires de réseau vont devoir y faire face.»

La société a donc développé une solution smart grid appelée GridEye. Il s’agit d’algorithmes intelligents capables de mesurer et de contrôler le réseau en temps réel, permettant ainsi de sécuriser l’approvisionnement en énergie et d’optimiser le flux. Pour les clients de DEPsys – les gestionnaires de réseau – cette solution possède plusieurs avantages: «Les opérateurs qui effectuent des mesures sur le terrain seront de plus en plus amenés à analyser les données derrière un écran avant de se rendre sur place. De plus, GridEye devient un outil d’aide à l’investissement dans le réseau même, où les clients peuvent «monitorer» le vieillissement de leurs avoirs. Enfin, il s’agit d’une aide pour planifier le réseau actuel en permettant de prédire de quelle façon il doit évoluer.»

La majorité des clients de DEPsys sont des gestionnaires suisses, tels que Romande Energie, SIG ou encore Groupe E. La société basée à Puidoux compte également des clients allemand, irlandais, belge et singapourien. GridEye possède du potentiel dans les pays émergents: «La solution peut être installée sur du matériel existant sans qu’il faille connaître le modèle électrique du réseau.» A sa création, en 2012, DEPsys était spécialisée dans l’électronique de puissance. Elle fabriquait un onduleur – boîtier servant de relais entre un panneau solaire et le réseau électrique – avant de se tourner vers la gestion de données en 2014. L’entreprise enregistre une croissance moyenne de 200% par année.


Clinique La Prairie

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Simone Gibertoni, directeur
© DR
  • Médical/santé
  • Aspect prometteur: personnalisation des soins et tendance du wellness
  • Fondation: 1931
  • Direction: Simone Gibertoni
  • Lieu: Montreux
  • Nombre d’employés: ‌300

Depuis une année, la Clinique La Prairie propose à ses clients des tests génétiques dans ses différents programmes de remise en forme. «La génétique prend une place toujours plus importante dans les soins, explique le CEO, Simone Gibertoni. Chaque être humain est différent: certaines personnes peuvent par exemple marcher une heure sans perdre de poids, tandis que de courtes promenades suffisent à d’autres.» Les tests génétiques effectués dans cette clinique fournissent notamment des informations sur l’absorption et l’élimination des toxines et nutriments, ainsi que sur les potentiels risques cardiovasculaires.

Ces examens renforcent la personnalisation de l’offre de soins de la Clinique La Prairie. «En fonction des résultats des analyses génétiques, les différents aspects des processus de remise en forme sont adaptés.» Ces tests sont disponibles pour deux programmes, dont le «Master Detox». Dès septembre, l’établissement souhaite élargir son offre à d’autres programmes et lancer une ligne de suppléments alimentaires.


The Experience Accelerator

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Sarah Schwab, directrice
© DR
  • Apprentissage en ligne
  • Aspect prometteur: essor du marché de l’e-learning
  • Fondation: 2017
  • Direction: Sarah Schwab
  • Lieu: La Tour-de-Peilz
  • Nombre d’employés: 15 coachs et 8 personnes pour l’aspect «technologie»

«L’e-learning traditionnel fonctionne bien pour transmettre des connaissances, mais a un impact moindre lorsqu’il s’agit de changer des comportements.» C’est sur ce constat que s’est basée Sarah Schwab pour créer The Experience Accelerator. L’entreprise a développé une plateforme d’apprentissage en ligne sur laquelle l’utilisateur crée son avatar et évolue grâce à la réalité virtuelle. Le fait de voir son avatar exécuter ce vers quoi l’on tend permettrait d’atteindre son but plus rapidement. L’utilisateur participe à un jeu de rôle virtuel avec un tuteur, enregistre sa performance et envoie sa vidéo à l’un des coachs du réseau pour recevoir son feed-back.

The Experience Accelerator compte parmi ses clients Swisscom et Business School Lausanne. Trois scénarios sont disponibles pour l’instant sur la plateforme, dont un permettant de s’exercer à créer de la confiance dans les relations professionnelles. Un autre programme explique comment donner un retour constructif. «Notre but premier était d’atteindre les personnes qui assument le rôle de manager pour la première fois. Mais nous avons remarqué que la plateforme peut être utile pour d’autres métiers: nous recevons par exemple beaucoup de demandes d’entreprises actives dans le domaine de la vente.»


GuestLee

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Julian Lee, directeur
© DR
  • Agence immobilière spécialisée dans la location de courte durée
  • Aspect prometteur: boom du «tourisme d’expérience» et de l’économie du partage
  • Fondation: 2016
  • Direction: Julian Lee
  • Lieu: Montreux
  • Nombre d’employés: 8

GuestLee est une start-up immobilière spécialisée dans la location de courte durée de logements de luxe. «Avoir une habitation vide est pénible, remarque son CEO Julian Lee. Entre l’entretien et les charges, les frais sont élevés.» Le but de GuestLee est donc simple: éliminer les logements vides. Le propriétaire contacte l’entreprise qui s’occupe de tout. «Nous estimons le bien, participons à sa mise en valeur pour répondre à des standards hôteliers et gérons les réservations. Nous proposons également des services de conciergerie et de nettoyage.»

La start-up est présente dans 15 villes suisses et a déjà loué une centaine de biens. La majorité d’entre eux se trouvent en région urbaine – Genève et Montreux notamment – et environ 40% dans les stations de montagne en Valais. Le chiffre d’affaires de l’entreprise montreusienne s’est élevé à un demi-million de francs en 2017. Elle ambitionne d’atteindre le million pour l’année en cours.


Youpaq

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Freddy Zompa, codirecteur
© DR
  • Commerce en ligne
  • Aspect prometteur: retour chez les petits commerçants et boom des achats en ligne
  • Fondation: 2017
  • Direction: Freddy Zompa et Jacques Gobet
  • Lieu: Saint-Légier-La Chiésaz
  • Nombre d’employés: 4

Face aux géants de la distribution, la riposte s’organise. Youpaq rassemble les commerces de proximité – bouchers, fromagers, etc. – d’une ville et permet aux clients de faire leur marché en ligne. «Lorsque mon partenaire et moi travaillions pour des multinationales, nous n’avions pas le temps d’accéder aux petits commerçants de quartier, dit Freddy Zompa. Nous finissions ainsi toujours au supermarché.» Sur la  plateforme de Youpaq, le client sélectionne sa ville et fait ses courses chez les artisans. Les achats sont rassemblés et il suffit de choisir un point de retrait ou de livraison.

Les commerçants partenaires disposent d’un système permettant de scanner les articles, gérer l’offre et valider les commandes en ligne. «Ils paient des frais de mise en service – réalisation de photos pour le site et mise à disposition de bibliothèques d’articles – et nous cèdent un pourcentage sur leurs commandes.» La plateforme est disponible principalement à Vevey ainsi que dans plusieurs autres villes de Suisse romande. Elle est en développement à Yverdon et à Bulle et prépare en ce moment son entrée à Lausanne.


Metaco

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Adrien Treccani, cofondateur
© DR
  • Sécuriser et stocker les cryptomonnaies
  • Aspect prometteur: boom des cryptomonnaies
  • Fondation: 2014
  • Direction: Adrien Treccani, Nicolas Dorier, Vincent Kobel et David Fenand
  • Lieu: Vevey
  • Nombre d’employés: 15

«Malgré toutes les qualités des cryptomonnaies, les responsabilités en matière de sécurité sont immenses à assumer, note Adrien Treccani. Il peut arriver que la clé privée – sur laquelle repose le cryptage – soit perdue, volée ou détruite.» Pour pallier ce besoin accru de fiabilité, Metaco a mis au point SILO, un dispositif informatique permettant de sécuriser et de stocker des actifs libellés en cryptomonnaie. La plateforme est conçue spécialement pour l’industrie financière. Metaco compte parmi ses actionnaires La Poste, le développeur de logiciels bancaires Avaloq ou encore le spécialiste des encres de sécurité Sicpa.

«SILO se sert de matériel électronique généralement utilisé dans l’industrie militaire. Le dispositif repose sur un schéma multi-signature et des politiques de sécurité garanties, permettant le contrôle des flux qui transitent au travers.» La valorisation de la PME a été multipliée par dix en moins d’une année.


Eptes

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Nadia Plata, directrice
© DR
  • Valorisation des déchets alimentaires
  • Aspect prometteur: prise de conscience des enjeux environnementaux liés à la surconsommation
  • Fondation: 2009
  • Direction: Nadia Plata
  • Lieu: Vevey
  • Nombre d’employés: 4

«La peau des oranges contient du limonène, une molécule qui empêche la bonne décomposition du fruit, explique Nadia Plata. Or, il est possible d’extraire cette substance pour composter plus facilement les oranges et réutiliser le limonène pour produire du parfum.» L’entreprise Eptes est spécialisée dans la valorisation des déchets alimentaires pour les industries alimentaires et pharmaceutiques notamment. Elle met également à disposition ses compétences en recherche et développement dans le domaine des arômes pour les autres sociétés.

Eptes, qui a doublé son chiffre d’affaires depuis 2015, souhaite prochainement s’attaquer à la valorisation du marc de café pour en faire de l’huile et du biodiesel. «Les déchets organiques ont plusieurs avantages: ils sont gratuits et les techniques d’extraction de molécules sont relativement simples.» L’entreprise veveysanne organise également le Salon international du climat à Lausanne et propose, sur demande, des conseils aux sociétés pour la dépollution de certains sites, par exemple à l’aide de plantes pour les sols souillés par le pétrole.


SimplicityBio

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Matthew Hall, codirecteur
© DR
  • Outils bio-informatiques pour mieux diagnostiquer certaines maladies
  • Aspect prometteur: personnalisation de la médecine et vieillissement de la population
  • Fondation: 2015
  • Direction: Matthew Hall et Pedro Faustino
  • Lieu: Monthey
  • Nombre d’employés: 4

Mieux diagnostiquer les maladies, et plus rapidement. SimplicityBio a mis au point des outils bio-informatiques capables de déceler un cancer par exemple, ou de catégoriser les patients par groupes, grâce aux biomarqueurs présents dans le sang ou dans l’urine. «Nous avons développé, en partenariat avec une société australienne, un test permettant de dire si un cancer de la prostate est agressif ou non, dit Matthew Hall, CEO de SimplicityBio. L’efficacité de ce test de dépistage se voit augmentée de 20 à 25% par rapport aux tests présents sur le marché.»

Le spin-off de la Haute Ecole d’ingénierie et de gestion du canton de Vaud a également participé à la mise au point d’un test pour prévenir les risques de fracture liés à l’ostéoporose. «Les tests actuels ne fonctionnent pas correctement pour les femmes enceintes notamment.» L’essentiel de la clientèle de SimplicityBio, dont le chiffre d’affaires augmente de 100% chaque année, se trouve hors de Suisse: «Le marché du médicament est mondialisé et les entreprises étrangères ont tendance à prendre plus de risques que des géants comme Novartis.»


Karmagenes

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Kyriakos Kokkoris, codirecteur
© DR
  • Bien-être
  • Aspect prometteur: essor du développement personnel
  • Fondation: 2015
  • Direction: Kyriakos Kokkoris et Samer Yammine
  • Lieu: Monthey
  • Nombre d’employés: 2

Réaliser une analyse comportementale grâce à des tests ADN et des examens psychométriques: voilà l’ambition de Karmagenes, basée au BioArk de Monthey. «Les prédispositions naturelles et le milieu influencent le comportement humain, explique Kyriakos Kokkoris, CEO. Voilà pourquoi il est important de connaître autant le profil génétique que l’environnement – famille, école, culture – pour établir l’analyse comportementale complète d’une personne.»

Concrètement, le client commande son kit permettant de prélever son ADN, le renvoie à Karmagenes et complète un questionnaire. Il reçoit par la suite un rapport qui concerne autant le développement personnel que professionnel et peut aussi obtenir un entretien en ligne avec un psychologue ou un coach. «La clientèle américaine s’intéresse davantage au côté personnel et l’européenne au professionnel.» La majorité des clients de la société valaisanne vient toutefois d’Europe du Nord. A ce jour, Karmagenes a réalisé plus de 800 analyses.