Elles sont peu nombreuses, les femmes à la tête d’une start-up en Suisse. Un constat qui n’a pas échappé à Olga Dubey. Mais au-delà des genres, «ce qui importe le plus, c’est l’équipe qui compose une entreprise et les compétences, diverses et complémentaires, amenées par chaque personne», estime la CEO d’AgroSustain.
La jeune femme aux racines russes s’est donc entourée de Jean-Pascal Aribot, directeur des opérations, et de Sylvain Dubey, directeur de la technologie, pour fonder, en mai dernier, sa start-up spécialisée dans le développement de traitements biologiques contre une large gamme d’agents pathogènes fongiques affectant les plantes.
«Prêt seed» de la FIT
Le premier, un ancien de chez Nestlé, dispose d’une solide expérience dans la vente tandis que le second – son mari à la ville – connaît bien le milieu du développement durable, puisqu’il travaille aussi pour le cabinet spécialisé en études environnementales Hintermann & Weber. Tous trois viennent de décrocher, début décembre, un financement de 1 million de francs. «Un deuxième tour de financement est prévu en avril 2019, de l’ordre de 2 à 3 millions de francs», ajoute Olga Dubey. A noter que fin novembre, AgroSustain obtenait également un «prêt seed» de 100 000 francs de la Fondation pour l’innovation technologique (FIT) du canton de Vaud.
De quoi permettre à la jeune pousse de commercialiser, d’ici à 2020 ou 2021, AgroShelf+, un produit inédit qui réduit la croissance de plusieurs champignons pathogènes, voire les élimine, et cela de manière totalement organique. Une méthode naturelle, qui suscite notamment un fort intérêt des distributeurs puisqu’elle permet de limiter le gaspillage alimentaire, «en prolongeant la durée de conservation des fruits et des légumes d’environ une semaine», précise Olga Dubey. A noter que cette technologie, brevetée cet été au niveau international, est issue de la thèse que la jeune biologiste a effectuée au département de biologie moléculaire végétale de l’Université de Lausanne (Unil).
Basée à Epalinges (VD), AgroSustain emploie aujourd’hui cinq personnes et travaille en étroite collaboration avec l’Agroscope de Changins. Le spin-off de l’Unil mène également une série de tests en partenariat avec un acteur de la grande distribution, dont le nom n’est pas dévoilé. A plus long terme, la stratégie d’AgroSustain est de développer des solutions organiques à appliquer sur le terrain, avant même la récolte des fruits et légumes.