La Suisse possède un savoir-faire reconnu en matière de cosmétiques et pourtant, il n’existait jusqu’à récemment aucune marque helvétique de soins uniquement dédiés aux hommes. Une lacune qui étonne Torben Girault et Julien Halnaut, deux ingénieurs romands vivant à Zurich depuis leurs études à l’EPFZ. Après une rapide étude de marché, les deux amis sont convaincus du potentiel. Par un heureux hasard, une de leurs amies travaille pour Temmentec, un laboratoire réputé, basé à Sumiswald (BE), avec qui ils développent les premières formulations de leurs produits cosmétiques.
«Nous avions des situations professionnelles très confortables, dans l’industrie et dans l’ingénierie civile, mais nous nous sommes toujours dit que si nous trouvions une bonne idée, on lancerait notre propre start-up», racontent les deux amis.
Masque anti-gueule de bois
Depuis fin 2017, Torben Girault et Julien Halnaut se consacrent désormais pleinement à leur marque baptisée Qaveman, soit une gamme de soins (une crème hydratante, un gel nettoyant pour le visage, une crème à raser et un aftershave) composés à 95% d’ingrédients naturels. «D’ici à douze mois, on espère atteindre les 100% de composants naturels», explique Julien Halnaut. Dernière nouveauté: un masque anti-gueule de bois, inspiré de la cosmétique sud-coréenne, qui ferait des merveilles pour les lendemains d’hier, assurent les deux hommes.
Et s’ils vendent principalement via leur site internet, les trentenaires ont réussi à séduire Manor, qui distribue leurs cosmétiques dans ses magasins. Dans un domaine où la concurrence est vive, l’expérience chez Red Bull, pour qui Torben Girault a travaillé durant ses études, est aussi une excellente école marketing. Ainsi, Qaveman a annoncé sa présence au duty free de l’aéroport de Genève de manière plutôt originale: une vidéo d’un tube de crème accroché à un ballon d’hélium, filmé par GoPro, atteignant les 38000 mètres d’altitude!
Qaveman, qui voit arriver dans son conseil d’administration Eyla Sorek, fine connaisseuse des cosmétiques – elle a travaillé chez L’Oréal et Estée Lauder –, vient de boucler un premier seed round de 210 000 francs et un deuxième appel de fonds est prévu en 2020. La marque, qui estime son chiffre d’affaires à 150 000 francs cette année, est aussi en pourparlers avec plusieurs distributeurs français et allemands.