Avec la fin du confinement, l’économie suisse a entamé sa relance. Et même si la crise est loin d’appartenir au passé, nous pouvons aujourd’hui déjà nous appuyer sur ces enseignements pour mieux nous prémunir contre un prochain choc.

Planifier l’inattendu

L’économie mondiale traverse actuellement sa pire crise depuis la Grande Dépression des années 1930. Les virologues ont longtemps mis en garde contre le danger d’une pandémie majeure, mais le risque n’a pas pour autant véritablement été pris au sérieux. Le confinement et l’effondrement des chaînes d’approvisionnement et de production ont frappé les entreprises suisses qui n’y étaient pas préparées. Le choc du franc suisse avait lui aussi pris grand nombre d’entreprises au dépourvu. Il est donc indispensable d’intégrer des scénarios impensables dans la planification et de constituer des réserves ad hoc.

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Un franc suisse plutôt à la hausse

En comparaison avec d’autres pays, la Suisse devrait être en mesure de mieux faire face à cette récession. Le secteur pharmaceutique représente environ 40% des exportations suisses et peut tabler sur une stabilité de la demande, même en temps de crise. L’excédent d’exportations massif de la branche est l’une des principales raisons à la force du franc, tout comme l’état des finances publiques, qui demeure bien meilleur en Suisse qu’à l’étranger. En conséquence, le franc suisse devrait rester fort. A moyen terme, le cours de l’euro tendra probablement vers la parité plutôt que vers 1,20 franc.
Suite à la crise financière globale et particulièrement après le choc du franc suisse de 2015, la peur d’un effondrement de l’industrie suisse était forte.

L’économie mondiale traverse actuellement sa pire crise depuis la grande dépression.

La revalorisation du franc a en effet laissé de profondes et longues traces, néanmoins les conséquences se sont avérées moins graves qu’initialement prévu. La plupart des entreprises ont mis en œuvre d’importants moyens pour maintenir leur compétitivité, ce qui explique pourquoi la Suisse dispose toujours d’une industrie forte. Comme pour le choc du franc en 2015, une grande incertitude prévaut actuellement en matière de prévisions. Une estimation des conséquences à moyen terme de la récession Covid-19 relève quasiment du domaine de l’impossible. Il ne faut donc pas jeter par-dessus bord tous les plans d’expansion existants, mais plutôt mettre dans la balance les chances et les risques en fonction de la situation.

Les PME mises à rude épreuve

Les crises frappent souvent plus durement les PME que les grandes entreprises, comme l’a montré, par exemple, le choc du franc. Les raisons: les PME ont en général des secteurs d’activité moins diversifiés et leurs réserves sont en outre plus petites. En conséquence, les PME et les grandes entreprises peuvent être enclines à des différences économiques importantes, ce qui n’est souvent pas suffisamment pris en compte dans les analyses. En Suisse, seuls quelques indicateurs conjoncturels significatifs prennent la température des PME uniquement. Ainsi, Raiffeisen a introduit en 2018 le premier indice suisse des directeurs d’achat (PMI) pour les PME, qui met aujourd’hui en lumière une amélioration du climat entrepreneurial.