Invest Like Aysha, l’investissement au féminin

Diplômée de l’Ecole hôtelière de Lausanne, elle se spécialise d’abord dans les investissements immobiliers. Sa carrière l’emmène à Dubaï, puis à Amsterdam et à New York. «Mon expérience à l’étranger m’a permis de me sentir plus à même de comprendre les expatriées en Suisse, leurs questionnements et leurs besoins. Ce sont elles qui constituent par ailleurs près de 60% de mon audience.» De retour au pays, la native de Saint-Aubin (FR) décroche un poste dans un fonds d’investissement européen géré depuis Zurich. Puis, un soir de 2017, l’impensable se produit: son mari décède tragiquement dans un accident de la route alors qu’elle est enceinte de leur deuxième enfant.

Après un arrêt de travail de quelques mois, Aysha van de Paer décide de retourner à son poste. «C’était un moyen pour moi de retrouver une forme de normalité.» Mais cette normalité se révélera rapidement insatisfaisante. «Le milieu bancaire est devenu très procédurier et il est difficile de s’y épanouir. J’ai toujours été passionnée par l’investissement, et la disparition de mon mari m’a fait prendre conscience qu’il ne s’agissait pas seulement d’une activité accessoire, mais bien du seul moyen d’assurer mon avenir. C’est le cas pour moi et pour de nombreuses femmes dont la situation financière dépend encore trop souvent des revenus de leur conjoint.»

Après plus d’un an passé à construire son blog et son réseau, la Fribourgeoise décide en 2019 de lancer Invest Like Aysha. Aujourd’hui, elle compte près de 700 clientes et 7500 abonnés à sa newsletter. Elle a été rejointe par sa sœur Fanny Plattner, économiste d’entreprise, et emploie également trois indépendants à temps partiel. Ses conseils.

Les trois règles d’or

1. Investir dès maintenant

Quel que soit le montant que l’on peut investir, il faut commencer le plus tôt possible. «On a souvent tendance à attendre le moment opportun pour investir, en espérant que le prix baisse. C’est souvent une erreur, car, pendant que l’on attend, le temps passe et l’argent dort. En outre, il est impossible de prévoir avec certitude l’évolution du prix des actifs, et donc plus raisonnable de placer son argent tout de suite.»

Mais comment être sûr que l’investissement rapportera? «Un portefeuille diversifié et géré à moindre coût sur au moins dix ans présente peu de risques de ne pas fructifier, du fait que les rendements sont systématiquement réinvestis. C’est la grande différence entre le trading, qui cherche à maximiser les profits dans l’immédiat, et que je déconseille au vu des risques encourus, et l’investissement à long terme que je préconise.»

2. Minimiser les frais

Gare aux frais de gestion, qui ponctionnent souvent une grande partie des revenus engrangés. «C’est un frein à l’enrichissement personnel, et la meilleure façon de le contourner est de se passer des intermédiaires coûteux.» La Fribourgeoise propose comme alternative aux banques traditionnelles les «robo-advisors», sorte de conseillers financiers virtuels qui constituent un porte-feuille individuel à moindres frais. «Les plateformes VIAC ou TrueWealth, notamment, proposent désormais ce service. En plus de se contenter de commissions modestes, ces services rendent la gestion plus aisée grâce à des interfaces conviviales.»

3. Bien choisir ses actifs

L’un des meilleurs moyens de diminuer les risques réside dans la diversification de son portefeuille. «Il est important toutefois de garder une forme de simplicité pour éviter d’y consacrer trop de temps. Les investissements dans l’immobilier restent très solides et rentables, mais ce type de placement n’est pas à la portée de toutes les bourses.»

«Je conseille à mes clientes de se tourner également vers les fonds indiciels (les fonds qui ont pour objectif de reproduire un indice boursier de référence). Cela permet non seulement de s’assurer une certaine sécurité, mais aussi de commencer avec de petits montants et de choisir à quoi servira son argent.»