«En 2019, j’ai été désignée vigneronne bio suisse de l’année lors du concours Vin Bio Suisse. Ce prix représente un moment charnière pour notre exploitation. Cet événement organisé depuis 2014 sous le patronage du label Bio Suisse est une distinction importante pour la scène viticole en culture écologique.
Je suis ingénieure œnologue diplômée de l’Ecole de viticulture et d’œnologie de Changins. Depuis 2013, je travaille avec mes parents dans notre domaine situé à Miège, au cœur du Valais. Le jury du concours a estimé que notre production s’illustrait par la maîtrise de la vinification des cépages traditionnels valaisans. Cette récompense nous a apporté une grande visibilité. Nous produisions des vins bios de qualité depuis plusieurs années déjà, mais ce titre a mis notre entreprise familiale sous les feux des projecteurs.
L’année qui a suivi, notre cave est entrée dans le fameux guide Parker, connu des amateurs de vin. Le goûteur pour la Suisse s’appelle Stephan Reinhardt. On a fait connaissance à Vevey, lors de la dernière Fête des vignerons, en 2019. Je l’ai reconnu à un stand et je l’ai tout simplement abordé. On a un peu discuté et puis je lui ai proposé de goûter une bouteille de petite arvine de notre production. Depuis, le domaine fait partie des vins suisses de la sélection Parker. Nous avons obtenu des notes allant jusqu’à 94 points, sur un maximum de 100.
Notre cave a aussi la chance de collaborer avec de belles adresses gastronomiques. Il y a l’Atelier Gourmand de Didier de Courten, qui affiche 17 points au GaultMillau. Ce chef aime mettre en valeur des talents locaux. Il va quitter son fief de Sierre pour se lancer dans une nouvelle aventure dans le val d’Anniviers. J’entretiens aussi des contacts avec Arnaud Gorse, le chef sommelier de Marie Robert, du Café Suisse, à Bex, qui obtient une note de 16/20 au GaultMillau.
C’est mon grand-père, Fernand Caloz, qui a fondé la cave en 1960. Mon père et ma mère, Conrad et Anne-Carole, ont repris l’exploitation en 1982. Dans les années 2010, le domaine a fait un grand saut dans l’élargissement de la reconnaissance publique. La qualité de notre petite production de 30 000 à 60 000 bouteilles par an a séduit le négociant new-yorkais Neal Rosenthal. Les vins Caloz ont rejoint un catalogue où figurent des viticulteurs établis comme Serge Roh, Romain Papilloud et Fabienne Cottagnoud.
Aujourd’hui, j’ai 34 ans. Avec mes parents, nous avons prévu de travailler ensemble encore de nombreuses années. Si je m’implique dans la culture biologique, c’est avant tout pour préserver la qualité du sol sur lequel pousse la vigne. Nous avons commencé cette production en 2017, avec notre premier millésime certifié Bio Suisse, en reconversion.
Mon père fait partie des pionniers de la viticulture bio en Valais. Il en a adopté les principes sur une partie de son domaine dès les années 1990. Je suis l’aînée de quatre enfants et mes trois sœurs n’ont pas souhaité reprendre le domaine. Pour ce qui est de la pratique du métier, il n’y a pas eu de changement drastique entre mon papa et moi, mais plutôt diverses petites évolutions. Ce qui nous a beaucoup occupés ces dernières années, c’est de faire passer les surfaces de l’exploitation de 4 à 7 hectares, afin de pouvoir répondre à la demande croissante de la clientèle.»