«Tout le monde veut vivre longtemps, mais personne ne veut vieillir», aurait dit un jour le grand dramaturge Johann Nestroy, et avouons-le: cela nous parle à tous. «Forever young» reste malheureusement un pur mythe et lorsque les premiers signes de vieillesse apparaissent et que les cheveux deviennent grisonnants, nous sommes plutôt contents d’avoir commencé à assurer notre retraite financière dès le plus jeune âge. Mais quelles sont les options disponibles en Suisse?
Le système des trois piliers est la base de la prévoyance en Suisse. Le premier pilier est public et obligatoire, c’est l’AVS. Il est destiné à couvrir le minimum vital. Le deuxième pilier est la prévoyance professionnelle, qui doit aider à maintenir le niveau de vie de chacun lors du départ à la retraite. Les employés et les employeurs y versent chaque mois une cotisation sur un compte individuel. Malheureusement, ce système autrefois ingénieux est désormais déséquilibré et insuffisant. Cela en raison de la répartition actuelle de la population (les jeunes par rapport aux personnes âgées), de la redistribution des revenus (revenus plus élevés vers les revenus plus bas) et de l’allongement de l’espérance de vie.
Alors, que faire? Il est facile de prendre les choses en main et de se constituer un 3e pilier supplémentaire (pilier 3a), c’est-à-dire une prévoyance privée. Plus on s’y prend tôt, plus on a de chances de profiter de la dolce vita à l’âge de la retraite, les pieds dans le sable, tout en sirotant un bon cocktail. N’est-elle pas belle, la vie?
L’argent du 3e pilier sera entièrement à notre disposition à la retraite – quelles que soient les redistributions et les réductions qui pourraient être faites par l’Etat – et il est possible d’organiser ce pilier de manière individuelle: soit en plaçant l’argent sur un compte classique, soit en optant pour une solution de placement. La première option signifie certes une sécurité à 100% pour notre argent, mais sans le faire fructifier en raison du peu d’intérêts. Il y a même un risque de perdre de l’argent en raison de l’inflation – c’est le cas actuellement, car le taux d’intérêt est plus bas que l’inflation. Pour cette raison, la solution de placement en titres peut être attrayante, surtout en commençant dès le plus jeune âge. On peut ainsi minimiser le risque de fluctuation des cours sur les marchés et profiter de la performance au fil des ans.
Il est intéressant de savoir que la performance moyenne des actions suisses a été de plus de 8% au cours des 90 dernières années. En comparaison, les intérêts d’épargne n’ont atteint qu’un taux dérisoire de 2,5%. Pour les placements à long terme, l’effet des intérêts composés et les dividendes ne sont pas non plus à négliger, car ils entraînent une croissance exponentielle.
Un petit exemple de calcul? Si nous plaçons aujourd’hui 1000 francs sur un compte et supposons une performance moyenne de 2,5% au cours des 30 prochaines années, nous aurons transformé ces 1000 francs en environ 2000 francs en 30 ans. Si nous plaçons ces 1000 francs dans des titres et estimons une performance moyenne de 8%, nous aurons alors plus de 9000 francs sur notre compte au bout de 30 ans. Ce n’est pas mal, non?
Mes 3 conseils 3a
1) Faire ses devoirs
Il faut chercher une solution 3a qui corresponde à notre appétit pour le risque et ne pas faire de compromis. Il y a une panoplie de prestataires 3a et certains d’entre eux facturent des frais conséquents. Il est important de toujours lire les petits caractères et surtout de vérifier les frais forfaitaires – sans hésiter à comparer les offres pour s’assurer de prendre la bonne décision. Ne pas oublier non plus de vérifier la performance de chaque stratégie proposée.
2) Planifier son budget 3a
Organiser le versement du pilier 3a sur une base annuelle en mettant de l’argent de côté à cet effet. Il peut être intéressant de verser les cotisations régulièrement (chaque mois) par un ordre permanent. De cette manière, il n’y aura jamais d’oubli, les risques seront minimisés et on profitera des économies à long terme. Un bonus appréciable: grâce au 3a, il est possible de faire des économies importantes sur le montant des impôts.
3) Penser à long terme
Personne ne peut prédire comment évolueront les taux d’intérêt et les marchés boursiers. Pour mieux prévoir l’avenir, il est souvent utile de regarder le passé. Quelle que soit la stratégie pour laquelle notre cœur bat, on ne se trompe jamais à long terme avec une prévoyance 3a précoce.