Lors de la réunion sur la réassurance à Monte Carlo, il a beaucoup été question de risques. L’ouragan Idalia, qui a balayé la Floride à 200 km/h fin août, a donné un avant-goût de la saison des ouragans aux Etats-Unis. L’année dernière, Ian a frappé la Floride avec des dommages assurés de 113 milliards de dollars, soit le troisième ouragan le plus violent de l’histoire de la réassurance. Le changement climatique oblige les réassureurs à trouver de nouvelles réponses à une nouvelle normalité.

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Les spéculations sur une éventuelle vente des activités de réassurance d’Axa XL montrent à quel point il est devenu difficile de gérer les risques. Aux Etats-Unis, par exemple, la filiale Farmers de Zurich se retire des Etats menacés par les ouragans. Pendant des années, le prix des risques était trop bas parce que le risque de changement n’était pas bien pris en compte. La prise de risque est devenue chère. Depuis le dernier renouvellement fin 2022, les réassureurs opèrent sur un marché où ils peuvent fixer les prix et les conditions, et non la clientèle du secteur de l’assurance.

Légèrement supérieur à 2022

Avec 54 milliards de dollars, les dommages causés par les catastrophes naturelles au 1er semestre n’ont été que légèrement supérieurs à ceux enregistrés en 2022. Mais cela représentait tout de même 42% de plus que la moyenne des dix dernières années, selon Swiss Re et Aon. A Hawaï, les feux de brousse ont coûté 5 milliards de dollars. Avant cela, l’ouragan Hilary avait causé des dommages pour 600 millions de dollars. Les inondations dans le delta de la rivière Pearl, à Hong Kong, ont occasionné des dégâts de 400 millions de dollars. Les catastrophes naturelles sont de plus en plus difficiles à prévoir. A l’exemple des fortes pluies qui se sont abattues en Grèce, en Turquie et en Libye à la suite de la tempête Daniel: une situation météorologique dite «oméga» a provoqué, avec une température élevée de la mer, des précipitations quatre fois plus importantes que pendant la catastrophe de l’Ahrtal en Allemagne.

Le fait que les résultats des réassureurs aient été satisfaisants cette année montre que le marché est confronté à un problème de tarification. La réassurance a été vendue à un prix trop bas, notamment en 2022, lorsque la forte hausse des taux d’intérêt a entraîné une chute des prix des obligations. Le rendement des placements des réassureurs suisses a donc été négatif. Les actifs ont perdu 2% de leur valeur. En conséquence, le rendement des capitaux propres des réassureurs suisses a été beaucoup trop faible pour la troisième année consécutive; il s’est établi à un maigre 2,13%.

Depuis 2017, les réassureurs de Suisse ne génèrent pas plus de 4,5% sur leur capital investi. La seule exception a été l’exercice 2019, au cours duquel des revenus de placement élevés ont fait grimper le rendement des capitaux propres à 13,23%. Si rien d’imprévisible ne survient, 2023 devrait être encore meilleure. Verdict en fin d’année seulement.

* Cet article est une adaptation d'une publication parue dans Handeslzeitung