«Impro Musique est une école hybride, dont les activités sont à 80% en ligne, avec plus de 4500 élèves en Suisse et dans des pays francophones comme la France ou le Canada. Notre spécificité: accompagner des adultes qui ont passé des années à apprendre le piano et qui ont arrêté de jouer, car, le plus souvent, ils se retrouvaient tétanisés devant leur instrument en l’absence de partition. Pour leur redonner cette envie, j’ai développé ma propre méthode, baptisée PLS (pour plaisir, liberté et spontanéité).
Je travaille avec ma femme et avec un réseau d’une dizaine de personnes. L’année 2023 s’est conclue par un chiffre d’affaires de près de 400 000 francs, un chiffre que nous devrions au moins doubler cette année. Une belle aventure, dans laquelle je m’épanouis aujourd’hui pleinement. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. De juin 2021 à juin 2023, j’ai vécu une longue traversée du désert, j’étais alors à deux doigts de tout laisser tomber.
Petit retour en arrière. Je suis quelqu’un de très curieux et j’aime dire que je suis moyen à bon dans plusieurs domaines, mais excellent dans aucun! J’ai grandi dans une famille qui aimait la musique et j’ai commencé à apprendre la guitare à l’âge de 11 ans, ainsi que d’autres instruments comme les percussions et le piano. Après mes années de collège à Saint-Maurice, j’ai étudié à la Haute Ecole de musique de Genève en raison de sa pédagogie basée sur la méthode Emile Jaques-Dalcroze. Une éducation musicale fondée sur l’improvisation et le mouvement qui m’a fortement marqué et que j’ai voulu transmettre en tant que professeur de musique et de rythmique dans différentes écoles publiques.
J’ai adoré enseigner mais je me suis très vite ennuyé. Cette vie ne me faisait pas rêver. En parallèle à mon emploi d’enseignant, en découvrant les vidéos du youtubeur Yomi Denzel fin 2018, j’ai commencé à développer de petits projets d’e-commerce, qui ont provoqué chez moi un déclic: la vie professionnelle ne se résume pas au salariat! Arrive alors la période du covid et, durant les semaines où les écoles étaient fermées, j’ai réfléchi à ce qui faisait la différence entre ceux qui réussissent leurs projets entrepreneuriaux et les autres: ils sont souvent passionnés dans ce qu’ils font et, dans mon cas, c’est la musique et l’enseignement qui me passionnent.
A partir de là, tout devient clair dans ma tête et j’ai très rapidement mis en place un programme qui s’adresse aux pianistes ayant perdu le lien avec leur instrument. L’intérêt était vif et en un peu plus d’un mois, une centaine de personnes se sont inscrites pour un accompagnement via Zoom. Tout est allé très vite et, en janvier 2021, avec un chiffre d’affaires de 150 000 euros, j’avais l’impression d’être le roi du pétrole! Mais tout s’est écroulé juste après.
J’ai pu surmonter cette période critique notamment grâce à un club d’entrepreneurs, Mastermind. Cela m’a permis de comprendre que j’avais fait beaucoup d’erreurs, que je m’étais éparpillé et que j’avais perdu de vue l’essentiel: les besoins des élèves. En écoutant les demandes de ces derniers et en apprenant à analyser les chiffres, j’ai défini une stratégie claire. Pour l’avenir, j’ai plein d’autres projets, comme un module jazz ou un accompagnement pour d’autres instruments, mais, pour l’instant, je préfère consolider ce que nous faisons.»
