La fintech zurichoise Neon va-t-elle être vendue? Selon le blog Inside Paradeplatz, le fournisseur de services bancaires numériques serait à la recherche d’un acheteur, ce qui pourrait signifier que son modèle commercial a échoué. Les recherches de Handelszeitung montrent également que quelque chose se prépare. D’autres sources confirment directement être au courant d’une offre ou indirectement qu’un processus est engagé. Apparemment, un conseiller cherche des investisseurs.

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On ne sait toutefois pas s’il s’agit simplement d’un nouveau tour de financement, comme il y en a eu plusieurs par le passé, si certains actionnaires veulent se retirer ou s’il se prépare une opération majeure. Ce qui est sûr, c’est que le dossier est sur la table de nombreux banquiers. Les circonstances actuelles plaident également en faveur d’une transaction. Les investisseurs en capital-risque, comme ceux qui sont engagés dans Neon, visent en général un retour sur investissement après cinq ans.

Dans le cas de Neon, sept ans se sont déjà écoulés depuis le premier financement d’amorçage en 2018. Et les investisseurs de la première heure – outre les fondateurs – sont toujours à bord. Notamment la fondation pour l’innovation de la Banque cantonale de Schwytz et le groupe de médias TX Group, lequel ne paraît plus aussi disposé à prolonger son engagement financier dans Neon.

«Nous examinons régulièrement les options stratégiques pour notre portefeuille.»

Krzysztof Bialkowski, Managing partner, TX Ventures

Krzysztof Bialkowski, managing partner chez TX Ventures, confirme que l’entreprise détient actuellement 21,3% de Neon et fait donc partie des principaux actionnaires. Il s’agit certes d’un investisseur à long terme, mais qui «examine régulièrement les options stratégiques pour son portefeuille». Interrogé sur le fait de savoir si TX saluerait une démarche stratégique, il répond: «TX Ventures soutient Neon dans la recherche de partenariats stratégiques susceptibles de favoriser la poursuite de sa croissance.»

En revanche, la Banque cantonale de Schwytz ne s’exprime pas sur la participation de sa fondation pour l’innovation à Neon. Pour sa part, l’investisseur Backbone Ventures n’a pas répondu à une demande de renseignements de Handelszeitung.

40 millions injectés

Quoi qu’il en soit, il est clair qu’une augmentation de capital importante n’a pas eu lieu depuis longtemps chez Neon, et ce bien que l’entreprise soit toujours dans le rouge. Selon le Registre du commerce, les dernières nouvelles actions ont été émises début 2023. Jusqu’à cette date, près de 40 millions de francs de fonds propres ont été injectés dans la société propriétaire Neon Switzerland GmbH, pour autant que l’on puisse en juger sur la base des documents publiés.

Seule action récente: en novembre, Neon a créé un nouveau capital conditionnel pour l’émission de 1500 actions. Selon les derniers prix connus pour les nouvelles actions Neon, cette émission apporterait à la néobanque environ 300 000 francs de nouveaux fonds propres.

Qui pourrait être intéressé? Aujourd’hui, Neon est liée à l’Hypothekarbank Lenzburg, qui fournit en arrière-plan le bilan et les services bancaires de base, car la fintech ne dispose pas elle-même d’une licence bancaire. Le cofondateur de Neon Julius Kirscheneder ne souhaite pas dire dans quel laps de temps ce partenariat pourrait être dénoncé sur le plan juridique et technique. L’entreprise ne prend d’ailleurs pas position sur les «rumeurs» de vente.

Radicant ou Alpian

La banque numérique Radicant, contrôlée majoritairement par la Banque cantonale de Bâle-Campagne (BLKB), serait un bon candidat pour une fusion. Neon dispose certes d’un grand nombre de clients – elle en compte actuellement environ 229 000, selon les données officielles –, mais pas d’une infrastructure bancaire.

Radicant, en revanche, est une banque suisse entièrement développée et disposant d’une licence, qui met l’accent sur les activités de placement, mais ne dispose toujours pas de beaucoup d’affaires actives, selon les derniers chiffres disponibles. Les deux entreprises sont basées à Zurich et s’adressent à un public plutôt jeune et ayant des affinités avec le numérique.

A la BLKB, on ne souhaite pas commenter officiellement d’éventuels intérêts. «Radicant et la BLKB reçoivent régulièrement des demandes de partenariat, explique le porte-parole Patrick Griesser. Nous ne pouvons cependant pas prendre position sur des demandes concrètes.» Radicant vient tout juste de fusionner avec la fintech comptable Numarics et cible dorénavant davantage le segment des petites entreprises clientes.

La banque numérique Alpian, filiale suisse de la banque italienne Intesa Sanpaolo, présente une position similaire à celle de Radicant. Initialement positionnée sur le private banking numérique, elle s’est récemment tournée vers des activités grand public, mettant en avant les services de paiement et des taux de change compétitifs. Elle s’est ainsi rapprochée du positionnement de Neon.

Une fusion avec Neon pourrait apporter des économies d’échelle aux deux parties. Contrairement à Radicant, Alpian est originaire de Suisse romande, ce qui permettrait aux deux marques de s’étendre dans leurs régions respectives. «Si une opportunité de faire avancer notre vision de la banque numérique moderne par le biais d’une acquisition se présentait sur le marché, nous n’hésiterions pas à l’examiner de près, déclare le porte-parole d’Alpian, Marcus Balogh. Dans un monde financier qui évolue rapidement, nous ne sommes pas seulement des observateurs, mais nous participons activement à ce changement.»

5 ans

Les investisseurs en capital-risque, comme ceux qui sont engagés dans Neon, visent en général un retour sur investissement après cinq ans.

21,3%

TX Ventures détient actuellement 21,3% de Neon et fait donc partie des principaux actionnaires.

229 000

Neon dispose d’un grand nombre de clients – actuellement environ 229 000, selon les données officielles –, mais pas d’une infrastructure bancaire.