Les banques suisses ont perdu de leur avance en matière de banque numérique. Autrefois parmi les leaders, elles ont maintenant glissé à la 27e place dans les classements mondiaux, loin du groupe de tête des champions numériques. La dernière étude sur la maturité de la banque numérique de Deloitte montre qu’aucune banque suisse n’a réussi à se maintenir parmi les leaders. En attendant, des acteurs bancaires en Scandinavie, au Royaume-Uni et en Asie réinventent les standards avec des expériences mobiles de premier ordre, des informations basées sur l’IA et une interaction client en temps réel.

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L’écart ne se résume pas à un simple classement, mais il reflète aussi les attentes des clients. Alors que les banques leaders offrent des budgets pilotés par l’IA, des informations financières prédictives et des paiements instantanés, de nombreuses banques suisses manquent encore de fonctionnalités clés telles que l’épargne automatisée, la catégorisation des transactions et les tableaux de bord interactifs. Cela pousse de plus en plus les clients à utiliser des applications financières tierces pour combler le vide. En Suisse romande, où la demande pour une banque mobile de premier ordre est forte, les plus grandes banques de la région peinent à égaler les standards internationaux.

Les entreprises suisses, en particulier les PME, ressentent également l’impact. Les PME représentent 99% des entreprises en Suisse, contribuent à plus de 60% de la valeur ajoutée totale et détiennent 90% du volume de crédit. Elles dépendent de services bancaires rapides et fiables pour la gestion de la trésorerie et les transactions internationales. Pourtant, de nombreuses banques suisses continuent de s’appuyer sur des processus d’intégration manuels et leurs expériences utilisateur pourraient être améliorées. Cela les place en situation de désavantage concurrentiel.

Pourquoi les banques suisses sont-elles à la traîne?

Les exigences réglementaires strictes et une culture d’aversion au risque des acteurs bancaires freinent la transformation numérique. De nombreuses banques considèrent encore les services mobiles comme annexes, plutôt que comme le cœur de leur stratégie, ce qui se traduit par des applications qui manquent de l’expérience fluide et intuitive attendue par les clients. Le succès de la banque numérique ne consiste pas à ajouter autant de fonctionnalités que possible dans une application, mais à offrir ce dont les clients ont besoin, exactement au moment où ils en ont besoin.

Les conséquences sont déjà visibles. Les banques challengers numériques gagnent régulièrement du terrain en Suisse, offrant une ouverture de compte instantanée, des frais réduits et des informations financières approfondies. Les clients privés et les PME en Suisse sont confrontés à des transferts internationaux lents et à des processus de crédit rigides, tandis que les banques leaders mondiales offrent des solutions de paiement de qualité et une planification financière automatisée à leurs clients.

Les banques suisses manquent également de nouvelles sources de revenus précieuses, car la finance intégrée – comme les assurances, les produits d’investissement et les paiements par abonnement – devient un domaine de croissance majeur pour les leaders numériques. Cette approche intègre les services financiers dans des plateformes non financières, permettant aux entreprises d’offrir des services bancaires directement au sein de leurs propres écosystèmes.

Un rebond possible

Pour combler l’écart, les banques suisses devront repenser leur approche. Une stratégie axée sur le mobile est essentielle, avec des services en temps réel et une gestion financière pilotée par l’IA au cœur de leur offre. L’automatisation intelligente doit remplacer les processus manuels fastidieux et les banques doivent aller au-delà des offres traditionnelles pour fournir des solutions financières qui s’intègrent parfaitement dans la vie quotidienne des clients.