"C'est un monument symbolique, un héritage du passé que nous voulions absolument conserver", explique Mathalai Sudharsan, le directeur de la fabrique d'Orbe de Nestlé Suisse, interrogé par Keystone-ATS.

Au fil des ans, cette cheminée de 52 mètres de haut, érigée à l'époque pour la chocolaterie Daniel Peter, est devenue "un emblème" pour Nestlé, mais aussi pour la cité du Nord vaudois. "Avec les bâtiments de la vieille ville et les odeurs de café, c'est la première chose que l'on remarque en arrivant à Orbe", souligne M. Sudharsan.

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Reliée à la chaudière qui alimente l'entier du site urbigène de Nestlé, la cheminée n'a jamais cessé de fonctionner. Elle a toutefois montré ces dernières années des signes d'usure, notamment au niveau des joints entre les briques.

"De petits morceaux tombaient sur le sol. Nous avons alors mandaté des experts pour une étude technique. S'il en est ressorti que la cheminée était stable, l'étude a montré qu'il fallait néanmoins intervenir", raconte le directeur.

Ancrage local

Après avoir écarté l'idée d'une démolition, Nestlé a lancé en septembre dernier les travaux, dont les échafaudages ont été enlevés cette semaine. Quatre entreprises de la région ont participé au chantier.

Outre les joints, certaines briques ont été changées. Une ceinture métallique a aussi été posée pour protéger le haut de la cheminée, particulièrement vulnérable aux aléas météorologiques. "Elle est bonne pour les 120 prochaines années", affirme M. Sudharsan.

Selon le directeur du site, la décision de rénover ce patrimoine industriel a aussi été prise pour témoigner l'attachement de Nestlé à Orbe, dont les autorités ont d'ailleurs été consultées avant de lancer les travaux.

"Nous faisons partie du tissu local", note-t-il, rappelant que 1400 personnes travaillent pour la multinationale à Orbe, notamment pour des marques comme Nespresso, Nescafé ou Special.T.

En voie de disparition

Au cours des dernières décennies, les cheminées industrielles ont très souvent été démolies. Selon une enquête menée par 24 heures en septembre, il n'en resterait plus qu'une quinzaine dans le canton de Vaud.

Interrogé par le quotidien vaudois, le conservateur des Monuments et sites du canton disait regretter ces disparitions: "Ce sont des symboles, des repères dans le paysage, et aussi des repères pour des générations qui n'ont pas connu les usines et tout ce que cela signifiait".

Un avis partagé par Mathalai Sudharsan: "Notre cheminée permet de maintenir un trait d'union entre le passé et le futur", entre un ouvrage centenaire et une usine ultra-moderne.