Dans un contexte d'affrontement croissant avec Washington, la Chine incite ses entreprises à chercher des financements prioritairement sur ses places boursières nationales (Hong Kong, Shanghai, Shenzhen ou Pékin).
A rebours de bon nombre de ses compatriotes, Didi avait maintenu en juin une levée de fonds aux Etats-Unis, provoquant la colère de Pékin.
Le pouvoir communiste avait lancé une enquête administrative contre le groupe privé et, cinq mois après ses débuts, Didi avait finalement quitté la Bourse de New York en novembre.
Jeudi, le champion chinois de la réservation de voitures avec chauffeur (VTC) a annoncé 4,7 milliards de dollars de pertes au troisième trimestre.
Cette période couvre en partie celle de sa présence à Wall Street.
Et ces pertes sont supérieures à la somme levée par le groupe lors de son introduction en Bourse en juin (4,4 milliards de dollars).
Fondé en 2015 et basé à Pékin, Didi a accumulé les pertes ces dernières années. En 2020, la firme avait perdu quelque 1,5 milliard d'euros.
Didi avait fait les gros titres en rachetant en 2016 la filiale de l'américain Uber en Chine.
Son départ précipité de Wall Street a coïncidé avec l'adoption aux Etats-Unis de règles plus contraignantes pour les entreprises étrangères qui y sont cotées.
L'autorité américaine de régulation des marchés financiers, la SEC, peut désormais faire sortir de la cote les sociétés qui ne feraient pas auditer leurs comptes par une société agréée.
Les sociétés de Chine continentale et de Hong Kong sont connues pour ne pas se soumettre à cette procédure.
De son côté, Pékin a durci ce mois-ci les conditions de cotation en Bourse à l'étranger pour ses entreprises dont l'activité figure sur une "liste négative".
Cette liste recense les secteurs auxquels les investisseurs étrangers ne peuvent pas librement accéder.
La Chine en compte 31 dont les logiciels et les technologies de l'information.