La police de sécurité nationale "a officiellement inculpé deux hommes âgés de 34 et 52 ans, et une société de média en ligne, pour conspiration en vue de réaliser une publication séditieuse", a-t-elle indiqué dans un communiqué sans fournir les identités des deux personnes.
Selon les médias locaux, il s'agit du rédacteur en chef Patrick Lam et de son prédécesseur Chung Pui-kuen, arrêtés mercredi en même temps que cinq autres personnes liées à Stand News. Ces cinq autres personnes "restent détenues aux fins d'investigations supplémentaires", a précisé la police.
Stand News, fondé en 2014 et très actif pendant les grandes manifestations antigouvernementales à Hong Kong en 2019, a annoncé mercredi qu'il fermait et qu'il licenciait tous ses employés, ses actifs étant désormais gelés par les autorités.
Le chef de la police de sécurité nationale de Hong Kong, Steve Li, avait accusé mercredi le site d'avoir publié des articles et billets de blog "séditieux" sous forme d'"allégations malfaisantes sans aucune base factuelle" entre juillet 2020 et novembre 2021.
Ce coup de filet a suscité de nombreuses condamnations internationales. "Le journalisme n'est pas de la sédition", a notamment réagi mercredi le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, qui a appelé la Chine et les autorités de Hong Kong à "cesser s'en prendre aux médias libres et indépendants".
La police hongkongaise a "inculpé deux hommes âgés de 34 et 52 ans, et une société de média en ligne, pour conspiration en vue de réaliser une publication séditieuse", a-t-elle annoncé dans un communiqué.
Selon des documents judiciaires, il s'agit du rédacteur en chef Patrick Lam et de son prédécesseur Chung Pui-kuen, arrêtés mercredi en même temps que cinq autres personnes liées à Stand News. L'entreprise éditrice du site, Best Pencil, est également poursuivie.
Dans un communiqué, le bureau de liaison du gouvernement central chinois à Hong Kong a estimé que ces arrestations étaient "une façon de faire en sorte que 'les méchants aient ce qu'ils méritent' et qui n'a rien à voir avec la liberté de la presse".
La police a fouillé mercredi le siège de Stand News et les domiciles de plusieurs de ses employés, et a gelé pour 61 millions de dollars de Hong Kong d'avoirs de la société éditrice.
Deuxième disparition
Outre MM. Lam et Chung, une ancienne journaliste et quatre ex-membres du conseil d'administration du média ont été arrêtés, dont la star de la pop cantonaise Denise Ho et l'avocate et ancienne membre du Conseil législatif de Hong Kong Margaret Ng.
Le site, fondé en 2014 et très actif pendant les manifestations antigouvernementales en 2019 qu'il filmait régulièrement en direct, a annoncé mercredi qu'il fermait et qu'il licenciait tous ses employés.
Il s'agit du deuxième média indépendant à disparaître à Hong Kong depuis que les autorités locales fidèles à Pékin ont entamé une implacable reprise en main de la ville l'an dernier. En juin, le quotidien pro-démocratie Apple Daily avait fermé après l'arrestation de ses dirigeants et le gel de ses actifs.
Réprobation internationale
Le raid policier contre Stand News a été condamné par plusieurs gouvernements dans le monde.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a averti que la répression contre la presse nuisait à la réputation de la ville en tant que place financière internationale. "En réduisant au silence des médias indépendants, la Chine et les autorités locales sapent la crédibilité et la viabilité de Hong Kong", a dit le chef de la diplomatie américaine dans un communiqué.
"Le journalisme n'est pas de la sédition", a-t-il souligné, avant d'appeler Pékin et les autorités hongkongaises à "cesser de s'en prendre aux médias libres et indépendants de Hong Kong". La cheffe de l'exécutif hongkongais, Carrie Lam lui a répondu jeudi, affirmant partager son sentiment que le "journalisme n'est pas de la sédition".
Mais, a-t-elle affirmé, les actes séditieux "ne peuvent être tolérés sous prétexte de reportages". Cela "n'a rien à voir avec la soi-disant répression de la liberté de la presse ou de la démocratie, comme certains l'affirment", a-t-elle dit.
Défense chinoise
Le chef de la police de sécurité nationale de Hong Kong, Steve Li, avait accusé mercredi Stand News d'avoir publié des articles et billets de blog "séditieux" entre juillet 2020 et novembre 2021. "Ils ont décrit des manifestants à Hong Kong comme 'portés disparus' ou 'violés'... Ce sont des allégations malfaisantes sans aucune base factuelle", avait dit M. Li.
Le porte-parole de la diplomatie de l'Union européenne, Peter Stano, a dénoncé une "poursuite de la détérioration de la liberté de la presse" à Hong Kong. Le Canada a également condamné les arrestations.
Devant la presse, le porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a défendu la fermeture de Stand News, expliquant que "la liberté d'expression ne saurait servir d'abri à des activités criminelles". "Certaines forces étrangères, sous couvert de défendre la liberté de la presse, se sont livrées à des propos irresponsables", a-t-il dénoncé.