Un paquet de nouvelles mesures est prêt. Il prévoit notamment des fermetures d'établissements et des restrictions pour les grandes manifestations. Mercredi, le gouvernement a toutefois décidé de le garder bien au chaud dans ses tiroirs.

Sans symptômes pendant 48h

A la place, il a cédé aux appels, fusant de toutes parts, à réduire les isolements et les quarantaines. Une personne infectée pourra sortir d'isolement au bout de cinq jours, si elle ne présente plus de symptômes depuis 48h. Les personnes de contact pourront sortir de quarantaine après le même laps de temps.

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Les règles de la quarantaine sont aussi revues. Seules les personnes vivant dans le même foyer qu'un malade testé positif ou entretenant des relations étroites avec lui devront s'y soumettre. Celles et ceux ayant reçu leur dernière dose de vaccin ou ayant contracté la maladie dans les quatre derniers mois en seront exemptés.

Les cantons pourront décider d'autres exceptions pour garantir la sécurité de l’approvisionnement. Et ce aussi bien pour les quarantaines que pour les isolements. Les nouvelles règles s'appliqueront également aux personnes déjà confinées.

Prolongation du télétravail

Deux principales raisons expliquent cette décision. "La période d'incubation est très courte avec le variant omicron", a rappelé le président de la Confédération Ignazio Cassis. Et les structures de contact tracing, l'économie et la société sont sous pression. Les hôpitaux doivent désormais aussi composer avec du personnel absent en raison d'une maladie.

Malgré la réduction des isolements et des quarantaines, toujours plus d'employés devraient être absents à l'avenir. "Nous allons tous, de nouveau, entrer en contact avec le virus", a constaté le ministre de la santé Alain Berset. La question n'est pas de savoir à quel moment, mais comment éviter que tous les malades ne se retrouvent en même temps à l'hôpital.

Des mesures sont donc encore nécessaires. C'est pourquoi le gouvernement entend prolonger jusqu'à fin mars l'obligation du télétravail, la limitation des lieux fermés aux seuls vaccinés ou guéris et les restrictions lors de rencontres privées. Une consultation a été ouverte jusqu'à lundi.

Plusieurs autres questions sont soumises aux cantons dans ce cadre. Il s'agit notamment de l'enseignement à distance au niveau tertiaire, d'une obligation de test pour les vaccinés ou guéris avant d'entrer en Suisse ou encore d'une adaptation de la stratégie de tests. L'abandon des tests rapides antigéniques et la suppression de la quarantaine sont également proposés.

Passage à l'endémie?

La situation restant critique et difficile à évaluer, le paquet de mesures plus strictes pourrait cependant être activé rapidement. Il faudra pour cela que la situation dans les hôpitaux se dégrade. Pour l'instant, la tendance est plutôt à la stabilisation, voire à l'amélioration. Environ un quart des lits en soins intensifs sont libres, et un cinquième dans les soins aigus, a relevé Alain Berset.

L'accès restreint aux restaurants et autres lieux fermés aux personnes munis d'un certificat 2G (pour geimpft/vacciné et genesen/guéri) pourrait expliquer l'explosion des cas, mais la diminution des hospitalisations, selon le ministre. Les rencontres se font entre vaccinés et guéris, et ces derniers doivent être beaucoup moins souvent hospitalisés.

"Nous sommes peut-être à la veille d'un tournant très important, à savoir le passage d'une phase pandémique à une phase endémique", a poursuivi le Fribourgeois. Si une telle situation se confirme, le coronavirus pourrait alors circuler en permanence dans le pays, sans pour autant entraver son fonctionnement ou la vie sociale.

Actuellement, le taux d'immunité, découlant soit de la vaccination soit d'une infection, est particulièrement élevé pour tous les groupes d'âge, a ajouté le conseiller fédéral. Il s'élève à plus de 90% pour les vingtenaires, et passe même à 97% pour les plus de 80 ans. Et Alain Berset de faire preuve d'un optimisme prudent: "C'est peut-être le début de la fin."