Les seuls prix de l'énergie ont bondi de 29,3% et ceux de l'alimentation de 6,3%, selon l'indice des prix à la consommation (CPI) publié mercredi par le département du Travail.
En excluant les secteurs volatils de l'énergie et de l'alimentaire, l'inflation dite sous-jacente atteint 5,5%, son rythme le plus élevé depuis février 1991.
L'inflation, que beaucoup d'économistes, y compris ceux de la Maison Blanche et de la Banque centrale américaine (Fed) pensaient transitoire, est désormais devenue l'ennemi public numéro un. Le président Biden a promis d'enrayer cette spirale.
La Fed cible une inflation annuelle de 2%.
Sur le seul mois de décembre cependant, les prix ont augmenté moins vite qu'en novembre, à 0,5% contre 0,8%. Mais l'inflation sous-jacente s'accélère sur un mois, à 0,6% contre 0,5% en novembre.
L'indice mesurant les prix de l'énergie "a reculé en décembre", de 0,4%, "mettant fin à une longue série de hausses", relève le département du Travail dans son communiqué.
Logements et voitures d'occasion
Au cours du dernier mois de l'année, ce sont les prix des logements et des voitures d'occasion qui ont le plus progressé. Ceux des produits alimentaires ont "également contribué (à la hausse), bien (qu'ils aient) moins augmenté qu'au cours des derniers mois", souligne le département du Travail.
Le variant Omicron pourrait contribuer à faire encore grimper les prix, puisque le nombre important de contaminations contraint les salariés à se mettre en quarantaine, ralentissant de fait la production et la livraison, notamment.
Le président de la Fed, Jerome Powell, qui était entendu mardi par des sénateurs, a promis d'agir "en conséquence" si cette inflation record persistait au second semestre de cette année. En d'autres termes: la Fed est prête à relever ses taux plus qu'attendu.
Il a décrit une économie en voie de guérison avec un marché de l'emploi qui "se remet incroyablement rapidement" de la crise dans laquelle la pandémie de Covid-19 l'avait plongé au printemps 2020.
Les travailleurs trouvent des emplois facilement au point que chaque mois, des millions de personnes démissionnent pour saisir une meilleure opportunité professionnelle et un meilleur salaire.
En décembre, le chômage est en effet tombé à 3,9%, revenant près de son niveau d'avant la pandémie (3,5%).
Les hausses de salaires qu'offrent de nombreux employeurs pour attirer les candidats et retenir leurs salariés alimentent l'inflation.