Ceux-ci confirment mercredi leur prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Suisse en 2022, qui devrait s'inscrire à 2,5%, contre 3,5% en 2021. Les derniers pronostics de Raiffeisen remontent à début décembre, alors que les conséquences du variant Omicron étaient encore difficiles à prévoir. Quant à l'inflation, elle est toujours attendue à 1,5%, en raison de la force du franc.
Si les chances de redressement de l'économie suisse sont intactes, le niveau d'incertitude reste cependant élevé, soulignent les experts dans un communiqué.
Impact d'Omicron limité
Contrairement aux Etats-Unis et à la zone euro, la Suisse ne devrait pas connaître de hausse des taux directeurs en 2021, souligne la banque. Pour Martin Neff, économiste en chef de Raiffeisen, l'économie suisse devrait retrouver cette année son niveau de croissance pré-pandémie. Les restrictions liées au Covid n'auront affecté l'économie que de manière passagère, avec une intensité décroissante à chaque nouvelle vague. Cela devrait également être le cas pour Omicron.
Même en cas d'explosion des infections et d'un nombre de quarantaines sans précédent, les économistes de Raiffeisen estiment les pertes dues aux absences des travailleurs à l'équivalent de 0,3% du PIB annuel.
Après un début d'année difficile, l'économie suisse devrait retrouver le chemin de la croissance pour le reste de l'année. "L'impact du coronavirus a pu être absorbé de manière étonnamment rapide en Suisse", écrivent-ils.
L'emploi se redresse
Les mesures de soutien de l'Etat, dont principalement les indemnités de chômage partiel, les crédits Covid aux entreprises et les aides pour les cas de rigueur, ont permis d'éviter une vague de faillites et des pertes d'emplois massives. Entre-temps, le taux de chômage est presque revenu à son niveau d'avant la crise.
Pour l'ensemble de l'année 2022, Martin Neff s'attend à un taux de chômage de 2,3%, contre 3,0% en 2021.
Les économistes de Raiffeisen situent le potentiel de rattrapage principalement dans les branches des services à la personne, qui ont été fortement secouées pendant toute la pandémie. "En Suisse, l'inflation reste maîtrisée, notamment en raison d'un franc suisse qui a toujours tendance à se renforcer", expliquent-ils.
Le renchérissement devrait certes grimper à 1,5%, contre 0,6% en 2021. Mais cela reste très modéré en comparaison internationale, notent-ils.
Face à l'inflation galopante, les banques centrales ne peuvent plus maintenir leur politique monétaire très accommodante. Aux Etats-Unis, les taux d'intérêt devraient donc être relevés trois fois cette année. La BCE pourrait donner un premier tour de vis début 2023.
"Cela augmenterait également la marge de manoeuvre de la Banque nationale suisse pour au moins amorcer un abandon des taux d'intérêt négatifs. Mais cela ne devrait certainement pas se produire avant 2023", a indiqué Martin Neff.