"Blanquer démission, protocole de guignol", "Blanquer nous +emmerde+", "Ibiza-gate" ou encore "Jean-Michel Guetta ne nous entend pas!" (référence au DJ David Guetta), pouvait-on lire sur des pancartes dans la manifestation parisienne, partie de la Place de la Sorbonne à 14h00 en direction du ministère. D'autres rassemblements avaient lieu dans plusieurs villes en France contre la politique de Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education.

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Après une mobilisation très suivie le 13 janvier, les personnels de l'Education ont peu répondu à l'appel à la grève. Le ministère n'a comptabilisé que 1,15% des enseignants du premier degré (maternelle et élémentaire) et 2,18% dans le second degré (collège et lycée).

Sept jours auparavant, ils étaient plus de 38% dans le premier degré et près de 24% dans le second, toujours selon le ministère de l'Education. Près de 78'000 personnes avaient défilé en France à l'appel de tous les syndicats, indiquait alors le ministère de l'Intérieur.

"Mépris"

Pour Anne-Laure, professeur de français dans un collège à Pantin, rencontrée jeudi dans la manifestation parisienne, "il n'y a rien qui a changé, c'est toujours autant le bazar". Quant au protocole sanitaire annoncé quelques heures avant la rentrée des vacances de Noël, et dévoilé par le ministre Jean-Michel Blanquer depuis Ibiza, "c'est du mépris", estime-t-elle.

A quelques pas de là, une manifestante porte chapeau, masque, tuba et collier de fleur, avec autour du cou une pancarte: "Haut les mains, peau de lapin, Jean-Michel en maillot de bain".

"Jean-Michel Guetta, ministre à Ibiza, on veut plus bosser pour toi!", chantaient une trentaine d'enseignants, avec chapeaux en paille et masque de plongée, devant le rectorat à Bordeaux.

"Maintenir la pression"

Ces derniers jours, une partie des organisations (FSU, CGT Educ'action, FO et SUD Education, la FCPE, première organisation de parents d'élèves, et les mouvements lycéens FIDL, MNL et La Voix lycéenne) avaient appelé à "poursuivre la mobilisation", en s'engageant "dans une nouvelle journée d'action, y compris par la grève".

Il s'agit, une nouvelle fois, de protester contre la valse des protocoles sanitaires dans les établissements scolaires. Pour les syndicats et organisations qui ont appelé à la grève jeudi, "le chaos engendré par la gestion de la crise sanitaire mérite des réponses fortes, au-delà des engagements pris" à la suite de la manifestation du 13 janvier.

"Le but n'était pas de refaire le 13, mais de maintenir la mobilisation et la pression, montrer que les personnels ne sont pas dupes des annonces et se préparent à réussir le 27 janvier avec l'ensemble des secteurs", a expliqué Michael Marcilloux, cosecrétaire général de la CGT educ'action, dans le cortège parisien.

Après deux années de gestion "calamiteuse" de la crise sanitaire à l'école, selon de nombreux enseignants, l'exaspération est patente. Et le ministre Blanquer, déjà fragilisé, a eu du mal à convaincre cette semaine après la révélation par Mediapart de son séjour à Ibiza juste avant la rentrée de janvier, alors que se décidait le protocole sanitaire dans les écoles.