Cette progression est légèrement inférieure à celle attendue par le consensus d'économistes de l'agence Bloomberg, qui prévoyait +0,6%, après +0,5% en novembre.
Sur l'ensemble de 2021, les prix à la consommation se sont repliés de 0,2% dans le pays, marqué par plusieurs états d'urgence et d'autres mesures de restriction pour tenter de limiter les contaminations au Covid-19.
Une nouvelle méthode de calcul de l'indice des prix à la consommation, introduite l'été dernier, a par ailleurs donné plus de poids aux baisses de tarifs des opérateurs de téléphonie mobile dans le pays en 2021 sous la pression du gouvernement. L'inflation a toutefois redémarré depuis l'automne, la hausse de décembre représentant le quatrième mois d'augmentation consécutif des prix, après une période de dix-sept mois de recul ou de stagnation.
Cette hausse est cependant imputable principalement à celle des prix de l'énergie: en excluant ceux-ci, les prix à la consommation ont reculé de 0,7% sur un an le mois dernier, selon le ministère des Affaires intérieures. Alors que de nombreux autres pays du monde se débattent depuis des mois avec une inflation élevée, le Japon fait figure d'exception. L'inflation y reste modeste et bien loin de l'objectif de 2% de la BoJ.
Elle est aussi globalement limitée à l'énergie, les entreprises locales hésitant à répercuter la hausse de leurs coûts de production sur les prix de vente. "Il est clair que les tensions sur les prix restent beaucoup plus faibles au Japon qu'ailleurs", a commenté Marcel Thieliant dans une note de Capital Economics.
Les économistes s'attendent néanmoins à une accélération de l'inflation cette année, quand l'effet de base négatif lié aux baisses de tarifs mobiles s'estompera. L'inflation dite sous-jacente, qui ne tient compte ni de l'énergie ni de l'alimentation, "devrait atteindre 1% vers la fin de l'année", a estimé M. Thieliant.
Mardi, la Banque du Japon (BoJ) a pour la première fois depuis 2014 jugé les pressions sur les prix "généralement équilibrées" dans le pays, alors qu'elle évoquait jusque-là des pressions "orientées à la baisse", actant ainsi le fait que le Japon n'est pas insensible à la poussée inflationniste mondiale. L'institution a maintenu sa prévision de stagnation des prix pour l'exercice 2021/22 qui se terminera le 31 mars, mais modestement relevé ses attentes pour 2022/23 (+1,1% contre 0,9% précédemment).
Elle anticipe une hausse des prix à la consommation de 1,1% également en 2023/24, contre 1% auparavant.