"Il y a un consensus sur le fait qu'un marché intégré rend d'immenses services. Il y a aussi une majorité d'Etats qui considèrent qu'il faut le faire évoluer, en particulier sur le marché de détail", a indiqué la ministre française de la Transition écologique, Barbara Pompili, à l'issue d'une réunion de trois jours avec ses homologues à Amiens (nord de la France).
"La Commission européenne a pris en compte ces pistes: par exemple l'accès pour les consommateurs à des prix fixes sur une plus longue durée, la protection contre les défaillances de fournisseurs, ou encore des règles plus strictes sur le stockage du gaz", a-t-elle détaillé.
La question des prix de l'énergie pour les consommateurs faisait l'objet d'une session de travail samedi, au dernier jour d'une rencontre informelle des ministres de l'Energie des Vingt-Sept, alors que les cours du gaz et de l'électricité s'envolent depuis l'automne.
A ce stade, les Vingt-Sept comme la Commission ont toutefois temporisé, dans l'attente de la publication d'un rapport de l'Agence de coopération des régulateurs de l'énergie (ACER), attendu en avril.
La France avait aussi avancé une réforme plus structurelle du marché européen de l'électricité, où les prix de gros s'alignent aujourd'hui sur ceux du gaz. Un mécanisme jugé "obsolète" par Paris, qui voudrait que ses citoyens bénéficient plus directement des coûts bas de la production nucléaire.
"Boîte à outils" jugée efficace
Barbara Pompili a réaffirmé prudemment la volonté française de voir les prix mieux refléter la production de chaque pays mais sans pour autant remettre en cause l'architecture globale du marché. Il ne faut pas "jeter le bébé avec l'eau du bain", a-t-elle souligné.
La Commission s'est montrée circonspecte sur la perspective d'une réforme du marché de l'électricité, qui a "bien rendu service à l'Europe". "Nous sommes en train d'analyser si le système peut être amélioré et comment", a simplement commenté la commissaire à l'Energie, Kadri Simson, présente à Amiens.
Elle a aussi estimé que la "boîte à outils" dévoilée par Bruxelles à l'automne, pour permettre aux Etats membres de répondre de manière conjoncturelle à la crise actuelle avec des aides et des abattements fiscaux, demeure "un point de référence" et permet des interventions publiques "sans distorsion de concurrence ou du marché intérieur".