Le Grand Conseil valaisan a adopté en décembre une révision de la loi cantonale sur les allocations familiales qui prévoit d'octroyer à toutes les familles une allocation de 30 francs supplémentaire, le montant passant ainsi de 275 à 305 francs, dès 2023. Les allocations de formation passent, elles, à 445 francs, soit une hausse de 20 francs par mois.

Le coût supplémentaire de la mesure estimé à 22 millions de francs sera supporté de manière paritaire entre salariés et employeurs. A l'issue des débats au Parlement, le PLR avait souhaité que la solution du Grand Conseil - un contre-projet à une initiative des syndicats - soit soumise au référendum obligatoire.

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La proposition avait été refusée par 71 non contre 55 oui. "Si un parti ou un groupe n'est pas d'accord avec le texte issu de deux lectures et d'un travail politique intense, alors il peut toujours récolter les 3000 signatures nécessaires et recourir au référendum facultatif", avait estimé le PDC.

"Le droit de se prononcer"

Une possibilité que le PLR, l'UDC du Haut-Valais, l'Union des indépendants (UDI) et l’Association Hôtelière du Valais, qui jugent le contre-projet du parlement cantonal "ni juste ni équitable", ont décidé de saisir. Ces derniers dénoncent une solution "arrosoir inefficace" qui pèsera sur les salariés et les employeurs.

"Nous voulons donner la possibilité aux 200'000 votants du canton de se prononcer sur un texte qui les concerne directement", précise lundi à Keystone-ATS la cheffe du groupe PLR au Grand Conseil Sonia Tauss-Cornut.

"Avec cette loi, nous n’allons pas aider les personnes qui en ont véritablement besoin. Une famille qui dispose d’un revenu annuel de plusieurs centaines de milliers de francs touchera le même montant que la famille monoparentale qui peine à joindre les deux bouts à la fin du mois", ajoute-t-elle.

C'est un compromis "défavorable à l'économie, aux salaires et à l'emploi", abonde son collègue de parti, le député Thomas Birbaum membre de l'UDI. "Par rapport à la pandémie de Covid, l'augmentation décidée maintenant n'est ni nécessaire ni responsable du point de vue de la politique financière", relève encore le président de l’UDC du Haut-Valais, Romano Amacker.

Compromis acceptable

Les dernières semaines, dans des prises de positions séparées, tant l'Union valaisanne des arts et métiers que la Chambre valaisanne du commerce et de l'industrie (CCI), avaient renoncé à saisir le référendum, arguant que le compromis était acceptable.

"L’augmentation des charges patronales qui découle de la révision de la loi sur les allocations familiales, même si elle est particulièrement malvenue dans le contexte actuel, ne représente pas un cas d'importance structurelle", avait expliqué la CCI.

Les Verts, de leur côté, qui s'étaient montrés très critiques envers la solution concoctée par le parlement, n'ont finalement pas rejoint le comité référendaire. "Nous en avons discuté au sein du parti, et avons décidé de ne pas entrer en matière. Si nous comprenons et soutenons en partie les arguments avancés, nous n'avons pas les ressources financières et humaines pour nous plonger dans ce dossier qui ne constitue pas une priorité absolue", précise Céline Dessimoz, cheffe de groupe du parti.

La révision du Grand Conseil valaisan répondait à une initiative déposée par les Syndicats chrétiens du Valais et Syna Oberwallis, qui demandait une hausse de 40 francs des allocations à toutes les familles. Les initiants ont depuis retiré leur texte au profit du contre-projet qui répond "à plus de 80% à ce que nous réclamions".