Les problèmes d'approvisionnement apparus l'année dernière dans le sillage de la forte reprise économique mondiale n'ont pas épargné ABB. Ces déséquilibres ont pesé fin 2021 sur le chiffre d'affaires, qui a été pénalisé par des difficultés de livraison de composants et des tensions dans la logistique.

La pénurie de semi-conducteurs constitue ainsi l'un des problèmes majeurs pour ABB, a souligné le patron Björn Rosengren jeudi en conférence de presse. Au quatrième trimestre, ces difficultés ont rogné le chiffre d'affaires, a concédé le directeur financier Timo Ihamuotila, sans fournir plus de détail.

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Nonobstant ces tensions, nouvelles commandes et ventes ont une nouvelle fois dépassé au dernier partiel leur niveau d'avant-crise. Le chiffre d'affaires est ressorti en hausse de 5% à 7,6 milliards de dollars, tandis que les nouvelles commandes, qui permettent d'anticiper l'activité à venir, ont augmenté de 18% à 8,3 milliards.

La vente de Dodge a fait bondir le bénéfice net à 2,6 milliards de dollars, après une perte de 79 millions un an plus tôt. Le résultat opérationnel (Ebita) s'est inscrit à 988 millions, en hausse de 20% comparé au dernier trimestre 2020, et la marge afférente s'est bonifiée de 1,6 point à 13,1%.

ABB propose à ses actionnaires un dividende de 0,82 franc par action, après 80 centimes en 2020.

Ces chiffres sont globalement supérieurs aux prévisions des analystes interrogés par l'agence AWP, à l'exception du dividende, pour lequel ils tablaient sur 0,84 franc en moyenne, et de la marge Ebita attendue à 13,2%.

Sur l'ensemble de l'année écoulée, le chiffre d'affaires du géant zurichois, notamment spécialisé dans l'électrification et la robotique, a progressé de 11% à 28,9 milliards de dollars. Les entrées de commandes ont pour leur part bondi de 20% à 31,9 milliards.

Poursuite des rachats d'actions

L'Ebita a bondi de 42% à 4,1 milliards de dollars, mais le bénéfice net s'est replié de 12% à 4,5 milliards. Ce recul s'explique par des éléments exceptionnels: en 2020, ABB avait dopé son résultat net avec la vente de l'unité de réseaux électriques à Hitachi, alors qu'en 2021 le groupe n'a empoché "que" 2,2 milliards avec la cession de la division Mechanical Power Transmission (Dodge) à l'américain RBC Bearings.

Les goulets d'étranglement risquent de persister ces prochains mois, a averti le directeur général. Mais la situation devrait se détendre dans le courant de l'année.

Grâce à ces éclaircies, la direction table sur une activité comparable en début d'année par rapport à fin 2021. Et pour l'ensemble du nouvel exercice, M. Rosengren a confirmé l'objectif d'une marge opérationnelle (Ebita) d'au minimum 15% dès 2023. Les ventes doivent quant à elles afficher une progression de 4% à 7% hors effet de change "sur le cycle conjoncturel". Cette hausse doit se composer de 3-5% de croissance organique et de 1-2% de croissance par acquisition.

ABB veut en outre poursuivre les rachats d'actions, même après les reversements exceptionnels effectués après la cession de l'unité Power Grids.

Ces perspectives n'ont malheureusement pas réussi à rassurer les investisseurs. Après avoir ouvert en net repli de 3,1%, le titre se ressaisissait quelque peu et n'abandonnait plus que 0,9% à 32,30 francs vers 11h15. L'indice vedette SMI était lui en retrait de 0,42%.