La première économie européenne a conclu l'année sur une hausse de 14% des exportations par rapport à 2020 à 1375,5 milliards d'euros, établissant un nouveau record historique après celui de 2018 avec 1317 milliards d'euros facturés, , selon des données publiées mercredi par l'Office fédéral statistique
Mais les importations, notamment grevées par les coûts de l'énergie, ont grimpé plus vite, de 17%, pour s'établir à 1202,2 milliards d'euros, également un plus haut historique, pour in fine dégrader la balance des échanges de marchandises, selon Destatis.
Cette publication contraste fortement avec les chiffres publiés mardi par la France, qui a enregistré le pire déficit commercial de son histoire l'an dernier à 84,7 milliards d'euros.
L'excédent allemand est en recul depuis 2016, année record avec près de 249 milliards d'euros.
Pour le mois de décembre, l'excédent allemand est de 6,8 milliards d'euros en données corrigées des variations saisonnières, contre 10,9 milliards en novembre, décevant par ailleurs les attentes des analystes.
En données brutes, privilégiées par Destatis mais moins révélatrices d'une tendance de fond, le surplus commercial allemand a également baissé en décembre sur un mois, à 7,0 milliards d'euros.
Les exportations ont représenté 117 milliards d'euros sur la période, en hausse de 0,9% sur un mois, et les importations 110 milliards (+4,7%).
Etats-Unis premier débouché à l'export
Sur l'année 2021, les Etats-Unis ont confirmé leur première place comme destination d'exportations en ayant absorbé 122,1 milliards d'euros de marchandises en provenance de l'Allemagne, devançant la Chine (103,6 milliards d'euros) et la France (102,3 milliards d'euros).
En ajoutant les importations aux exportations, la Chine reste le premier partenaire commercial, avec un volume de 246 milliards d'euros d'échanges.
Le commerce extérieur allemand tire sa force de l'importante composante industrielle de son économie, avec les voitures et pièces automobiles, machines, produits chimiques, appareils informatiques/électriques et optiques "made in Germany" qui s'arrachent dans le monde entier.
La pénurie mondiale de composants industriels a toutefois grippé l'an dernier cette mécanique, conduisant à des arrêts de production sur le sol allemand, en particulier dans l'automobile.
Les exportations de voitures allemandes ont en conséquence chuté de 10% sur un an, à 2,38 millions d'unités, selon la fédération VDA début janvier.
Malgré le chiffre record des exportations en 2021, "les perturbations des chaînes d'approvisionnement mondiales et les coûts logistiques élevés pèsent toujours sur le commerce extérieur et entravent la production", tandis qu'"une amélioration à court terme n'est pas en vue", commente le lobby industriel BDI dans un communiqué.
Ce dernier plaide pour que l'Allemagne profite de sa présidence du G7 en 2022 pour travailler à des "accords commerciaux, par exemple avec les pays du Mercosur ou l'Australie", et pour "la réforme de l'Organisation mondiale du commerce (OMC)" dans un contexte de crise et de rivalités tenaces entre les deux premières puissances économiques mondiales, la Chine et les Etats-Unis.