Alors que la presse alémanique évoquait un parti déchiré sur la question, les délégués ont approuvé la résolution - feuille de route sur la sécurité de l'approvisionnement en électricité - par 248 oui, aucun non et une abstention. Après une heure de discussions, ils se sont finalement montrés favorables à un compromis proposé par la Conférence des présidents de parti (CCP), qui reformule et nuance le chapitre initial sur le nucléaire figurant dans la résolution.
La mention "qu'il ne doit pas y avoir d'interdictions technologiques légales visant à étendre et à remplacer des installations de production indigènes existantes" reste. Celle plus ciblée sur les centrales nucléaires dit toujours qu'il "faut créer les conditions permettant d'autoriser notamment les centrales nucléaires de nouvelle génération", mais "à long terme" et précisant que "le besoin doit être prouvé, la sécurité assurée en tout temps et les déchets doivent pouvoir être éliminés".
Le président du parti Thierry Burkart a assuré qu'il s'agissait d'une position sur du long terme, lorsque des centrales nucléaires nouvelle génération, plus développées, seront mûres. En aucun cas la résolution défend la construction immédiate de nouvelles centrales, a-t-il surligné. Il s'agit de garder une option de dernier recours uniquement et si les autres technologies ne peuvent pas assurer dans le futur les besoins en électricité de la Suisse.
Voix divergentes
Avant de poser ce compromis sur la table, quelques délégués avaient affiché leur soutien à un amendement de la conseillère nationale vaudoise Jacqueline de Quattro, fermement opposée à l'idée de faire tomber l'interdiction de construire de nouvelles centrales. Sa proposition était de supprimer pour l'instant le chapitre sur les centrales nucléaires.
"Nous avons les énergies renouvelables qu'il faut chez nous et pour l'instant les nouvelles technologies nucléaires ne sont pas mûres", a-t-elle dit devant l'assemblée. Il n'y a donc aucune urgence, selon elle. Il faut au contraire poursuivre le chemin de la transition énergétique, comme elle a été adoptée en 2017 par le peuple.
Sur cette question délicate, un délégué a dit craindre un mauvais signal donné au peuple et de perdre même des électeurs PLR en vue des fédérales de 2023. Après un débat constructif et un compromis satisfaisant pour elle, Mme de Quattro a décidé de retirer son amendement.