Déplacer des troncs abattus par la force des chevaux plutôt que par des machines: la Ville de Neuchâtel remet au goût du jour une méthode ancestrale. Elle a fait la démonstration sur les hauts de la commune d'un choix motivé par des raisons autant pratiques qu'écologiques.
Ces derniers jours, les promeneurs ont pu voir un chantier peu banal dans la petite portion de forêt qui jouxte la Pinte de Pierre-à-Bot, ainsi qu'au Jardin botanique. De solides chevaux de trait étaient en train d'évacuer des troncs fraîchement abattus et coupés en morceaux pour alléger la charge.
Première en 40 ans
Les spécimens, franc-montagnards et comtois, ont été spécialement éduqués et sont accompagnés par leurs propriétaires, des éleveurs spécialisés. "Dans les forêts de Chaumont, c'est la première fois qu'on recourt au débardage avec les chevaux depuis 40 ans", a raconté sur place Jan Boni, l'ingénieur forestier de Neuchâtel.
"Les machines étant toujours plus imposantes, il devient difficile de travailler en finesse dans des zones escarpées", a dit Jan Boni, qui est responsable des trois cantonnements totalisant plus de 2000 hectares de zones boisées. "Les chevaux sont silencieux, n'abîment pas le terrain et leur présence fait la joie des promeneurs."
Question de plus-value
Le transport de troncs à la force des sabots ne s'apparente pas pour autant à un retour complet dans le passé, soulignent les autorités du chef-lieu cantonal. Dans la pratique, les meneurs veillent à ce que leurs chevaux ne s'épuisent pas à la tâche, en les faisant se relayer et en leur offrant des pauses.
De plus, les chevaux sont utilisés uniquement sur des chantiers spécifiques, escarpés ou étroits. "Nous souhaitons utiliser le cheval là où il apporte une plus-value", a expliqué le conseiller communal Mauro Moruzzi. Le débardage à cheval avait presque disparu durant la période 1960-1980 avec la généralisation du tracteur.