Sberbank Europe AG, domiciliée en Autriche "a connu des sorties de dépôts significatifs en raison de l'impact des tensions géopolitiques sur leur réputation", explique l'organisme de supervision bancaire de la BCE dans un communiqué.

Il estime que "dans un avenir proche, la banque risque de ne pas être en mesure de payer ses dettes ou autres engagements à leur échéance".

Les retraits ont entraîné une "détérioration de la liquidité" de la banque et "il n'y a aucun moyen disponible" qui confère une "chance réaliste" de refluer les caisses de l'institution, poursuit la BCE.

Contenu Sponsorisé
 
 
 
 
 
 

Dans la foulée, le régulateur autrichien FMA a imposé un "moratoire" sur la filiale européenne, signifiant qu'elle ne peut procéder à "aucun retrait, virement ou autre transaction" au moins jusqu'au 2 mars.

En vertu de la régulation européenne, les dépôts de particuliers sont garantis jusqu'à 100'000 euros (à peine plus en francs).

Dans un communiqué, la patronne de Sberbank Europe AG Sonja Sarközi affirme "rester en contact étroit avec les autorités de régulation compétentes" pour aider à la résolution de cette "situation sans précédent, dans l'intérêt de nos clients".

La filiale slovène dit "avoir enregistré une sortie importante de fonds en très peu de temps" et "décidé de garder les portes de ses agences fermées ces deux prochaines jours", limitant retraits et paiements à 400 euros par jour.

Les deux plus grandes banques russes, Sberbank et VTB Bank, sont ciblées notamment depuis jeudi par de lourdes sanctions américaines, visant à largement limiter leurs transactions internationales.

Les sanctions visant le système bancaire russe ont depuis été renforcées avec notamment, samedi, l'annonce de l'exclusion du système Swift de certains instituts.

Sberbank Europe AG est détenue à 100% par la maison-mère russe de la banque qui compte 800'000 clients et emploie 3'900 personnes, avec des actifs qui s'élèvent à 13 milliards d'euros (13,5 milliards de francs). Elle est présente en Bosnie-Herzégovine, République tchèque, Hongrie, Serbie, Croatie, Allemagne, Autriche et Slovénie.

Le superviseur européen précise s'être "coordonné avec les autorités nationales" des pays qui ne sont pas membres de la zone euro.