Le développement du télétravail, les restrictions de voyage ou encore le nouvel attrait des zones périurbaines et rurales ont fortement influencé les critères de recherche des aspirants à la propriété, selon une étude de Credit Suisse publié mardi. Le marché des résidences secondaires en a tiré profit.
Après avoir traversé "une longue période de sommeil" en raison de l'adoption de l'initiative sur les résidences secondaires en 2012, les appartements et maisons de vacances ont été "pris d'assaut" par les particuliers pendant la pandémie, entraînant une "importante hausse des prix", relève Credit Suisse dans son étude.
Ce marché est également stimulé par la généralisation du télétravail ainsi que "par la pression des taux d'intérêt négatifs sur les avoirs d'épargne". L'offre de logements dans les communes touristiques, publiée en ligne, a ainsi pratiquement diminué de moitié depuis 2018/2019. L'activité de construction restant limitée, une pénurie croissante est "inévitable", les prix sont attendus en forte hausse dans les années à venir, selon les auteurs du rapport.
Plus généralement sur le marché des logements en propriété, "la demande semble se stabiliser durablement à un niveau plus élevé qu'avant la pandémie". Les critères des aspirants à la propriété valorisent les biens de taille moyenne et grande ainsi que les zones périphériques. L'urbanisation se poursuivra, mais à un rythme plus lent, prédisent les spécialistes. Du côté de l'offre, le marché reste "extrêmement asséché", seule la construction de maisons individuelles devrait progresser au cours des prochains trimestres. La hausse des prix devrait ainsi se poursuivre.
La propriété de plus en plus inaccessible
Par ailleurs, la part des logements en propriété accessibles pour un ménage disposant de revenus moyens a ainsi diminué en un an de 34% à 31% sur tous les biens proposés sur les portails en ligne. Pour cette raison, les ménages cherchent encore plus qu'avant dans les régions périphériques.
Les bailleurs continuent de profiter d'une forte demande pour les logements locatifs, soutenue par une immigration nette "toujours robuste". La pénurie de terrains à bâtir, que la densification ne peut compenser, fait pression: "tant que le problème de la densification ne sera pas résolu par la politique, les économistes du Credit Suisse tableront sur une poursuite du recul du nombre de surfaces vacantes et sur une pression haussière plus forte sur les loyers.
Quant à la demande en surfaces de bureaux, elle demeure très faible, les entreprises "préférant temporiser et déterminer dans quelle mesure le télétravail pourrait leur permettre d'économiser des surfaces sur le long terme". Le taux d'offre a donc augmenté de 5,5% en 2020 à 5,8% en 2021, note Credit Suisse. A moyen terme toutefois, ce marché sera soutenu par la numérisation, qui entraîne une hausse de la part des employés travaillant dans les bureaux.