"Au cours de notre histoire nous avons appris cette leçon: si les dictateurs ne paient pas le prix de leur agression, ils causent encore plus de chaos", doit également déclarer le président américain dans son premier "discours sur l'état de l'Union", dont la Maison Blanche a diffusé à l'avance un court extrait.

Le président russe "pensait que l'Occident et l'Otan ne répondraient pas. Et il pensait pouvoir nous diviser chez nous" aux Etats-Unis, dira-t-il à partir de 21h00 (03h00 mercredi en Suisse).

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Joe Biden espère peut-être trouver dans l'effroi qui a saisi l'Amérique l'élan d'unité qu'il s'efforce, en vain, de créer aux Etats-Unis depuis son élection.

Ambassadrice ukrainienne invitée

Chaque année, le chef de l'exécutif américain vient rendre compte au pouvoir législatif, dans le cadre très solennel du Capitole, de son action politique.

L'exercice est généralement plutôt consacré aux questions nationales mais, cette fois, le démocrate de 79 ans se doit d'évoquer autant la marche du monde que "l'état de l'Union", lui qui avait promis en arrivant à la Maison Blanche de former une grande coalition des démocraties face aux régimes autoritaires.

L'Ukraine sera présente constamment en arrière-plan de ce rendez-vous majeur de la vie politique américaine. La Première dame Jill Biden a invité l'ambassadrice du pays aux Etats-Unis, Oksana Markarova, à ses côtés au Capitole. Pennsylvania Avenue, la grande artère qui va de la Maison Blanche au Capitole, a été pavoisée du drapeau bleu et jaune de l'Ukraine.

"Un meilleur plan"

Mais dans ce discours qui sera aussi abondamment commenté qu'il a été méticuleusement composé, Joe Biden ne fera pas pour autant l'impasse sur la grande préoccupation quotidienne des ménages américains: l'inflation galopante.

A l'augmentation des prix, il veut répondre par un surcroît de productivité et par un sursaut industriel autant que technologique. "Nous avons le choix. Une manière de combattre l'inflation est de baisser les salaires et d'appauvrir les Américains", doit-il déclarer, toujours selon ces extraits livrés à l'avance.

"J'ai un meilleur plan", va-t-il assurer. "Plutôt que de dépendre de chaînes d'approvisionnement étrangères, produisons aux Etats-Unis", dira celui qui a toujours promis de donner la priorité aux emplois américains et aux entreprises américaines.

Joe Biden a fort à faire pour prouver aux Américains que le pays est, avec lui, entre de bonnes mains. Selon les derniers sondages, ils sont moins de 40% à en être convaincus, malgré la croissance forte, malgré le chômage bas, et malgré la pandémie qui semble desserrer son étau: le port du masque sera d'ailleurs facultatif lors du discours du président.

Rien de tout cela ne profite jusqu'ici à Joe Biden ni aux démocrates, qui redoutent de perdre à l'automne leur très mince majorité au Congrès.

Et selon plusieurs médias américains, il devrait faire la preuve de cette étroite coordination internationale en annonçant une nouvelle sanction, majeure: la fermeture de l'espace aérien américain aux avions russes, déjà décidée par l'Union européenne et le Canada.

"Au cours de notre histoire nous avons appris cette leçon: si les dictateurs ne paient pas le prix de leur agression, ils causent encore plus de chaos", doit également déclarer le président américain dans son premier "discours sur l'état de l'Union", dont la Maison Blanche a diffusé à l'avance un court extrait.

Le président russe "pensait que l'Occident et l'Otan ne répondraient pas. Et il pensait pouvoir nous diviser chez nous" aux Etats-Unis, dira-t-il à partir de 21h00 (03h00 mercredi en Suisse).

Joe Biden espère peut-être trouver dans l'effroi qui a saisi l'Amérique l'élan d'unité qu'il s'efforce, en vain, de créer aux Etats-Unis depuis son élection.

Ambassadrice ukrainienne invitée

Chaque année, le chef de l'exécutif américain vient rendre compte au pouvoir législatif, dans le cadre très solennel du Capitole, de son action politique.

L'exercice est généralement plutôt consacré aux questions nationales mais, cette fois, le démocrate de 79 ans se doit d'évoquer autant la marche du monde que "l'état de l'Union", lui qui avait promis en arrivant à la Maison Blanche de former une grande coalition des démocraties face aux régimes autoritaires.

L'Ukraine sera présente constamment en arrière-plan de ce rendez-vous majeur de la vie politique américaine. La Première dame Jill Biden a invité l'ambassadrice du pays aux Etats-Unis, Oksana Markarova, à ses côtés au Capitole. Pennsylvania Avenue, la grande artère qui va de la Maison Blanche au Capitole, a été pavoisée du drapeau bleu et jaune de l'Ukraine.

"Un meilleur plan"

Mais dans ce discours qui sera aussi abondamment commenté qu'il a été méticuleusement composé, Joe Biden ne fera pas pour autant l'impasse sur la grande préoccupation quotidienne des ménages américains: l'inflation galopante.

A l'augmentation des prix, il veut répondre par un surcroît de productivité et par un sursaut industriel autant que technologique. "Nous avons le choix. Une manière de combattre l'inflation est de baisser les salaires et d'appauvrir les Américains", doit-il déclarer, toujours selon ces extraits livrés à l'avance.

"J'ai un meilleur plan", va-t-il assurer. "Plutôt que de dépendre de chaînes d'approvisionnement étrangères, produisons aux Etats-Unis", dira celui qui a toujours promis de donner la priorité aux emplois américains et aux entreprises américaines.

Joe Biden a fort à faire pour prouver aux Américains que le pays est, avec lui, entre de bonnes mains. Selon les derniers sondages, ils sont moins de 40% à en être convaincus, malgré la croissance forte, malgré le chômage bas, et malgré la pandémie qui semble desserrer son étau: le port du masque sera d'ailleurs facultatif lors du discours du président.

Rien de tout cela ne profite jusqu'ici à Joe Biden ni aux démocrates, qui redoutent de perdre à l'automne leur très mince majorité au Congrès.

"Le fait qu'un dictateur russe ait envahi un pays étranger a un coût sur toute la planète", a lancé Joe Biden devant le Congrès américain lors de son discours sur l'état de l'Union. Mais "dans la bataille entre la démocratie et l'autocratie, les démocraties sont au rendez-vous, et le monde choisit clairement le côté de la paix et de la sécurité", a ajouté le président américain.

Il a assuré que "les Etats-Unis sont aux côtés du peuple ukrainien", quelques jours après le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Au début du discours, les élus du Congrès se sont d'ailleurs levés pour une ovation au peuple ukrainien.

Le président américain a par ailleurs menacé les oligarques russes de saisir leurs "yachts, appartements de luxe, et jets privés", issus de gains selon lui malhonnêtes.

"Ramener les prix sous contrôle"

Sur le plan intérieur, Joe Biden a déclaré vouloir faire du coût de la vie en hausse des Américains une priorité. "Ma plus grande priorité est de ramener les prix sous contrôle", a-t-il indiqué, ajoutant que son plan allait permettre de diminuer les coûts et de réduire le déficit.

Pour ce faire, Joe Biden compte notamment produire davantage de produits "en Amérique" au lieu d'être "à la merci des chaînes d'approvisionnement étrangères".

Afin de stabiliser le marché, déstabilisé par le conflit en Ukraine, Joe Biden a fait savoir que les Etats-Unis allaient débloquer 30 millions de barils de pétrole provenant des réserves stratégiques.

"Les Etats-Unis ont travaillé avec 30 autres pays pour débloquer 60 millions de barils de pétrole des réserves du monde entier. L'Amérique dirigera cet effort, débloquant 30 millions de barils de pétrole", a précisé le démocrate. Il a ajouté que Washington était "prêt à faire plus, si nécessaire".

Ce rituel annuel, par lequel le chef de l'exécutif détaille ses grands axes politiques devant le Congrès, a offert des scènes devenues rares aux Etats-Unis: des parlementaires républicains et démocrates debout ensemble, pour manifester leur soutien à l'ambassadrice d'Ukraine, invitée d'honneur. Et même, à quelques exceptions près, pour saluer l'entrée de Joe Biden.

Le démocrate de 79 ans a entamé son discours long de près d'une heure par une longue diatribe contre le "dictateur" Vladimir Poutine, un vibrant éloge à la résistance du peuple ukrainien, et une affirmation de la cohésion des démocraties face à "l'autocratie". Il a assuré que le président russe n'avait pas atteint son autre objectif, celui de "diviser chez nous".

Joe Biden, qui avait fait campagne sur la promesse de guérir "l'âme" de l'Amérique, veut voir dans l'effroi commun face à la guerre en Ukraine, et dans le soulagement partagé face à la décrue de la pandémie, une occasion d'y arriver.

"Le Covid-19 ne doit plus régir nos vies", a-t-il clamé, face à des parlementaires, ministres et juges de la Cour suprême, qui avaient quasiment tous abandonné le masque, à la suite de nouvelles recommandations des autorités sanitaires.

Equilibriste

Rappelant les débats parfois violents sur les mesures sanitaires, il a ajouté : "Nous ne pouvons pas changer nos divisions passées. Mais nous pouvons changer la manière dont nous allons avancer, sur le Covid-19 et d'autres sujets que nous devons affronter ensemble."

Le président, dont la cote de confiance est anémique, sait bien que dans quelques mois, aux législatives de mi-mandat, il risque de perdre sa très mince majorité parlementaire.

Alors l'ancien sénateur, modéré dans l'âme, s'est livré, devant le Congrès, à un exercice d'équilibriste politique. Pas de violentes critiques de l'opposition républicaine, pas d'attaques, comme il a pu en livrer, contre son prédécesseur Donald Trump. Joe Biden a essayé de ne froisser personne.

A destination d'électeurs conservateurs qui le taxent de laxisme, il a promis qu'il allait investir dans les forces de police face à la flambée de criminalité aux Etats-Unis, et assuré qu'il voulait "sécuriser" la frontière sud, où se succèdent les vagues migratoires.

A ses partisans progressistes, il a assuré qu'il se battrait pour défendre le droit à l'avortement "menacé comme jamais" et pour l'accès au vote des Afro-Américains. Il a aussi promis son "soutien" aux jeunes Américains transgenres, face à des mesures prises dans certains Etats conservateurs contre les procédures chirurgicales ou hormonales suivies par certains mineurs.

"Produisons en Amérique!"

Et Joe Biden, indécrottable optimiste mais aussi centriste roublé, a matraqué des thèmes qu'il espère consensuels, en tâchant d'être le plus concret possible, lui qui a vu ses grands projets de réformes sociales sombrer pour cause de trop faible majorité parlementaire.

Il a assuré que lutter contre la flambée d'inflation, que la Maison Blanche a mis longtemps à reconnaître, et qui est certainement son principal handicap politique, était "sa première priorité". Et, avec des accents qui rappelleraient presque Donald Trump, il a plaidé pour une renaissance industrielle des Etats-Unis et pour une réduction de la dépendance aux importations: "produisons en Amérique!"

Le démocrate a fait acclamer un garçon diabétique de 13 ans, Joshua Davis, au moment de réclamer une baisse du coût des médicaments et en particulier de l'insuline. Il a aussi salué Stephen Breyer, 83 ans, magistrat sur le départ de la Cour suprême, certes progressiste, mais respecté au-delà des clivages partisans.

Et le président n'a pas manqué de rappeler la mémoire de son fils Beau, mort d'une tumeur au cerveau, et ancien combattant en Irak, pour évoquer la lutte contre le cancer et la santé des vétérans.

Barrières

Mais Joe Biden, qui après son discours s'est attardé, sans masque, dans l'enceinte si familière pour lui du Capitole, ne se fait certainement pas d'illusions sur la réalité des divisions de l'Amérique, ou sur le sort de l'ordre international.

Pour accéder au Capitole, son convoi a dû passer les barrières mises en place autour du grand édifice blanc. Les mêmes qui ont longtemps protégé ce symbole de la démocratie après son assaut par des partisans de Donald Trump le 6 janvier 2021.

Et pendant que le président américain parlait, des troupes aéroportées russes ont débarqué à Kharkiv, a indiqué l'armée ukrainienne, en faisant état de combats en cours dans cette grande ville de l'est de l'Ukraine.