Tant le baril de Brent que celui de WTI atteignaient en matinée des niveaux inédits depuis les quelque 150 dollars le baril affichés au printemps 2008.

Vers 09h15, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai se négociait à 117,87 dollars, en hausse de 4,4%, après avoir approché les 113 dollars mercredi soir, seuil franchi durant la nuit. Celui de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en avril grimpait quant à lui à 115,41 dollars, soit un bond de 4,3%, après avoir dépassé les 110 dollars la veille.

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Le gaz naturel était lui aussi entraîné à la hausse, le TTF néerlandais s'envolant de 12,96% à 187 euros le mégawattheure (MWh), après avoir touché la veille un sommet historique de 194,715 euros/Mwh).

Mercredi, la flambée des cours de l'or noir est repartie de plus belle après la décision des pays exportateurs de l'Opep+, menés par l'Arabie saoudite et la Russie, de ne pas augmenter plus que prévu leur production, malgré l'ascension des cours, qui attise une inflation galopante dans de nombreux pays.

Alors que "la demande de pétrole croit rapidement. l'Opep n'est déjà pas en mesure d'atteindre ses propres quotas de production dans plusieurs pays", remarque Tamas Varga, de PVM.

Exportations russes réduites

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a conduit l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis en tête à imposer de fortes sanctions à Moscou, alimentant les craintes de voir les exportations russes d'énergie interrompues. La Russie représente le deuxième exportateur de pétrole brut au monde et assure plus de 40% des importations annuelles de gaz naturel de l'UE.

"La guerre en Ukraine entraîne une forte réduction des exportations énergétiques de la Russie, même si celles-ci sont exemptées de sanctions" pour le moment, indique Bjarne Schieldrop, analyste de Seb.

L'UE a débranché sept banques russes du système financier international Swift, mais a pour l'instant pris soin d'épargner deux gros établissements financiers très liés au secteur des hydrocarbures. Le président américain Joe Biden a, lui, assuré mercredi que "rien n'était exclu", en réponse à une question sur une éventuelle interdiction des importations de pétrole russe par les Etats-Unis. Une décision que le voisin canadien a déjà prise.

Des élus démocrates et conservateurs font pression sur l'administration Biden pour interdire ces achats d'or noir russe qui représentaient en 2021 quelque 8% des importations américaines de produits pétroliers. Washington a par ailleurs décidé d'interrompre les exportations vers la Russie d'équipements et de technologie nécessaires à l'industrie pétrolière, une manière de s'en prendre à la principale source de revenus du régime de Vladimir Poutine.

Le conflit russo-ukrainien est survenu au moment où les prix du brut grimpaient déjà fortement en raison de l'insuffisance de l'offre et d'une forte reprise de la demande dans le monde. Et l'annonce de l'Agence internationale de l'énergie mardi de la mise sur le marché de 60 millions de barils tirés des réserves de ses pays membres - dont la moitié débloqués par les États-Unis - n'a pas tempéré les cours.

En outre, l'état des stocks commerciaux hebdomadaires américains, qui ont fondu de 2,6 millions de barils, a encore soutenu les cours si besoin en était. L'administration américaine a en outre puisé dans ses réserves stratégiques pour 2,4 millions de barils et les importations ont fléchi.