Le géant de la vidéo à la demande Netflix avait déjà interrompu, plus tôt cette semaine, ses acquisitions en Russie ainsi que ses productions de programmes originaux.
"Compte tenu des circonstances sur le terrain, nous avons décidé de suspendre notre service en Russie", a indiqué un porte-parole au site du magazine américain Variety.
Sollicité par l'AFP, Netflix n'a pas donné suite immédiatement.
Leader de la vidéo en ligne dans le monde, avec 221,8 millions d'abonnés payants fin 2021, Netflix est un acteur mineur en Russie, où il compte moins d'un million d'abonnés, selon le Wall Street Journal.
Le groupe ne publie pas de chiffres pour le seul marché russe et n'a pas répondu à une demande de l'AFP sur le nombre de ses abonnés en Russie.
Nouvelle loi en cause
Quant au réseau social Tik Tok, il suspend la possibilité de poster de nouvelles vidéos en Russie en raison de la nouvelle loi pénalisant la diffusion d'informations visant à "discréditer" l'armée et son invasion de l'Ukraine.
"Au regard de la nouvelle loi sur les 'informations mensongères', nous n'avons pas d'autre choix que de suspendre les directs et la mise en ligne de nouveaux contenus (...) le temps d'étudier les conséquences possibles pour la sûreté" des employés de TikTok et de ses utilisateurs, a expliqué le réseau social dans une série de tweets.
L'annonce de TikTok, qui maintient tout de même son service de messagerie, intervient au terme d'une semaine qui aura vu les autorités russes bloquer l'accès à Facebook dans le pays et restreindre celui de Twitter.
Contacté par l'AFP, TikTok n'a pas précisé si les vidéos postées depuis l'étranger resteraient ou non accessibles aux utilisateurs russes.
Dimension diplomatique
La décision de ce réseau social, qui revendique plus d'un milliard d'utilisateurs dans le monde, revêt une dimension diplomatique, car TikTok est filiale du groupe chinois ByteDance.
La Chine, qui entretient des relations étroites avec la Russie, s'est jusqu'ici abstenue de condamner l'invasion de l'Ukraine.
Deux textes encadrant strictement les informations diffusées sur la guerre en Ukraine et les sanctions imposées à la Russie ont été adoptés par le Parlement russe et ratifiés par le président Vladimir Poutine vendredi.
La propagation d'informations visant à "discréditer" les forces armées russes est désormais passible de 15 ans de prison. Les "appels à imposer des sanctions à la Russie" sont également passibles de poursuites, selon les textes.
Ils s'appliquent à la fois aux médias et aux particuliers, russes comme étrangers.
Ces mesures ont été considérées comme un moyen pour les autorités russes de contrôler l'information qui circule en Russie sur la guerre en Ukraine et sur les sanctions infligées par la communauté internationale.
Selon une étude du cabinet Insider Intelligence publiée cette semaine, TikTok comptait quelque 24,7 millions de comptes en Russie fin 2021.
Environ 30% des Russes intéressés par du contenu vidéo sur les réseaux sociaux disaient consulter TikTok dans une étude du cabinet Deloitte, publiée en septembre 2021.
La plateforme restait cependant à bonne distance de YouTube, qui comptait 76 millions d'utilisateurs en Russie fin 2021, selon Insider Intelligence.
Sollicité par l'AFP, Google, maison mère de YouTube, n'a pas donné suite immédiatement.