Au moins trois fortes explosions ont été entendues mardi matin dans le centre de Kiev par plusieurs journalistes de l'AFP, l'un d'eux ayant aperçu une colonne de fumée s'élever au loin. La capitale ukrainienne est sous couvre-feu jusqu'à 05h00 GMT (06h00 en Suisse). Les détonations sont parfois causées par les armes de défense anti-aérienne.

Au vingtième jour de guerre à la suite de l'invasion russe lancée le 24 février, la quatrième session de négociations pour tenter de trouver une issue à cette crise doit reprendre après une "pause technique" annoncée en fin d'après-midi lundi par le chef des négociateurs ukrainiens, Mykhaïlo Podoliak.

Contenu Sponsorisé
 
 
 
 
 
 

"Avancées"

Cette fois, les discussions se déroulent par visioconférence après trois rounds en présentiel au Bélarus voisin puis une rencontre jeudi en Turquie des chefs de la diplomatie russe et ukrainienne.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait noté samedi une approche nouvelle, "fondamentalement différente", de Moscou dans les négociations. Dans la nuit de lundi à mardi, il a affirmé via une vidéo publiée sur sa page Facebook que les Russes avaient "déjà commencé à comprendre qu'ils ne parviendront à rien par la guerre". "On m'a dit que (les pourparlers en cours) étaient plutôt bons", a indiqué le chef de l'Etat, qui ne participe pas directement aux discussions. "Mais attendons de voir".

De son côté, son homologue russe Vladimir Poutine avait évoqué vendredi des "avancées" au cours de ces différentes tractations tandis que l'armée russe accroissait son action sur le sol ukrainien, y compris dans des régions jusque-là épargnées.

"L'ennemi continue son offensive contre notre Etat. (...) Les forces d'occupation continuent de mener des frappes avec des missiles et des bombes, de l'artillerie et des chars sur des infrastructures et des quartiers civils", a dénoncé l'état-major de l'armée ukrainienne dans la nuit de lundi à mardi.

Le Kremlin a évoqué lundi "la possibilité de prendre sous contrôle total (les) grandes villes qui sont déjà encerclées". Les combats se sont ainsi intensifiés ces derniers jours autour de Kiev, presque entièrement encerclée. Plus de la moitié de ses trois millions d'habitants ont fui. La capitale est "en état de siège", selon un conseiller du président ukrainien.

Marioupol, un enjeu

"D'après les informations disponibles, l'ennemi prévoit de renforcer le regroupement de (ses) troupes (...) en direction de Kharkiv", deuxième ville d'Ukraine, a ajouté l'état-major de l'armée ukrainienne dans son communiqué, précisant que l'armée russe tentait aussi "de capturer Marioupol".

"Les soldats ukrainiens sont parvenus à repousser les envahisseurs" de cette ville portuaire stratégique du sud-est qui est assiégée par l'armée russe, s'est-il félicité. Selon lui, le camp russe a perdu dans son offensive environ 150 soldats, deux chars, sept véhicules de combat d'infanterie, et "a battu en retraite".

Un convoi d'aide humanitaire, qui cherche depuis des jours à atteindre la ville, a de nouveau été bloqué lundi par des soldats russes à Berdiansk, à 85 km de Marioupol, selon les autorités ukrainiennes. Quelque 400'000 habitants de Marioupol vivent terrés dans des caves, privés d'eau, d'électricité, de chauffage et de nourriture. Plus de 2187 civils y ont péri depuis le 24 février, selon la municipalité.

Les forces navales russes ont "établi un blocus à distance de la côte ukrainienne de la mer Noire", a affirmé lundi le ministère britannique de la Défense.

Plus de 2,8 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion, selon un décompte publié lundi par l'ONU, qui recense aussi environ 2 millions de déplacés à l'intérieur du pays. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a mis en garde contre les répercussions de cette guerre, qui risquent de se traduire par "un ouragan de famines" dans de nombreux pays.

Yacht bloqué

Outre la poursuite des pourparlers, la journée de mardi devrait également marquer l'entrée en vigueur du quatrième paquet de sanctions décidées lundi après-midi à Bruxelles par les ambassadeurs des 27 Etats membres de l'Union européenne. Elles devraient être publiées mardi au Journal officiel de l'Union européenne, devenant ainsi immédiatement applicables.

Les précédentes visent déjà 862 personnes et 53 entités russes. Figurer sur cette liste noire entraîne une interdiction d'entrer sur le sol de l'UE et permet la saisie des avoirs.

Un yacht d'un oligarque russe d'une valeur de près de 128 millions d'euros a par exemple été immobilisé lundi à Barcelone (Espagne) dans le cadre de ces sanctions, a annoncé dans la soirée le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. "Et d'autres sont à venir", a-t-il prévenu, sans davantage de précision.

Selon le quotidien espagnol El Pais, il s'agit du yacht Valérie, qui serait lié à Sergueï Tchemezov, patron du conglomérat russe de l'industrie de défense Rostec, et allié de M. Poutine.

Les sanctions internationales adoptées auparavant ont déjà gelé quelque 300 milliards de dollars de réserves russes à l'étranger.

Défaut de paiement

La Russie a accusé lundi l'Occident de vouloir provoquer un défaut de paiement artificiel par ses sanctions gelant les avoirs de Moscou à l'étranger. Le Kremlin pourrait avoir du mal à honorer plusieurs échéances de paiement de dettes en devises étrangères courant mars-avril, ravivant le souvenir de l'humiliant défaut de 1998.

Moscou est également visé par divers recours. La demande ukrainienne de son exclusion du Conseil de l'Europe, organisation de défense des droits humains, doit être examinée jeudi.

De son côté, la Cour internationale de justice (CIJ) a indiqué lundi qu'elle rendrait son verdict mercredi dans la procédure lancée par Kiev, qui demande à la Cour d'ordonner à Moscou d'arrêter son invasion de l'Ukraine.

Le léger vent d'optimisme entourant les pourparlers a permis aux cours du pétrole de reculer lundi, le baril de WTI - référence aux Etats-Unis - terminant à 103,01 dollars après avoir dépassé les 130 dollars la semaine dernière.

Et il a chuté de plus de 5% mardi à 97,13 dollars, cette fois sur fond d'inquiétudes d'un ralentissement de l'économie chinoise à cause des mesures drastiques annoncées par Pékin face à une recrudescence des cas de Covid-19 dans le pays.

Deux personnes ont été retirées mortes et 27 autres ont pu être dégagées vivantes d'un immeuble d'un quartier ouest de la capitale, Sviatochine. Le bâtiment de 15 étages s'est embrasé mardi après avoir été touché par une frappe, selon les services de secours ukrainiens.

"A 04h20, tout tremblait très fort. Je me suis levée, ma fille a accouru et m'a demandé, 'Tu es vivante' Mais dans une des chambres, on n'arrivait pas à dégager mon gendre et mon petit-fils, alors on a cassé les portes, ils ont pu sortir", a indiqué à l'AFP Lioubov Goura, 73 ans, qui résidait au 11e étage.

Un autre immeuble de neuf étages a été touché dans le quartier nord-ouest de Podil, plus proche du centre-ville, faisant un blessé, selon les secours. Plus au sud, le quartier d'Ossokorky, a également subi des dégâts, selon un photographe de l'AFP.

La capitale vit "un moment dangereux et difficile", a déclaré le maire de la ville, Vitali Klitschko, en décrétant un couvre-feu de mardi 20h00 (19h00 en Suisse) à jeudi 07h00. Kiev, que les forces russes tentent d'encercler, s'est vidée d'au moins la moitié de ses quelque trois millions d'habitants depuis le début du conflit le 24 février.

Visite de dirigeants

La ville désertée attendait néanmoins la visite des Premiers ministres polonais Mateusz Morawiecki, tchèque Petr Fiala et slovène Janez Jansa, partis de Pologne mardi, en train, pour rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le Premier ministre Denys Chmygal, selon un communiqué de la présidence polonaise.

L'objectif de cette visite est de "réaffirmer le soutien sans équivoque de l'ensemble de l'Union européenne à la souveraineté et à l'indépendance de l'Ukraine, et de présenter un vaste ensemble de mesures de soutien à l'État et à la société ukrainiennes".

Cette visite, la première annoncée de dirigeants étrangers à Kiev depuis le début de la guerre, intervient alors que doivent reprendre mardi des pourparlers russo-ukrainiens, interrompus la veille.

Les discussions se déroulent par visioconférence après trois rounds en présentiel au Bélarus voisin puis une rencontre jeudi en Turquie des chefs des diplomaties russe et ukrainienne.

Accord d'ici fin mai?

Le Kremlin a estimé mardi prématuré tout "pronostic", tandis qu'un conseiller de la présidence ukrainienne a jugé possible un accord de paix d'ici "fin mai". Dans la nuit, le président Volodymyr Zelensky a assuré que les Russes ont "commencé à comprendre qu'ils n'arriveront à rien par la guerre".

"On m'a dit que (les pourparlers en cours) étaient plutôt bons", a indiqué le chef de l'Etat, après avoir évoqué samedi une approche nouvelle, "fondamentalement différente", de Moscou dans les négociations. "Mais attendons de voir".

L'offensive s'élargit

En attendant une éventuelle percée dans les discussions, la Russie élargit son offensive à l'ensemble du pays et a évoqué lundi "la possibilité de prendre sous contrôle total (les) grandes villes qui sont déjà encerclées".

Depuis vendredi, les combats ont gagné l'ouest du pays. Une frappe lundi contre une tour de télévision près de Rivne (nord-ouest) a fait 19 morts et neuf blessés, selon un nouveau bilan mardi des autorités locales.

Et la grande ville de Dnipro, stratégique pour sa situation centrale sur le fleuve Dniepr, a vu mardi son aéroport bombardé, avec des "destructions massives", selon son maire, qui n'a pas évoqué de victimes.

Dans le sud du pays, les Russes tentent toujours de prendre Marioupol, ville portuaire stratégique sur la mer d'Azov, assiégée depuis des jours, selon l'état-major ukrainien, qui affirme les obliger à "battre en retraite".

Plus à l'ouest, les bombes pleuvent aussi sur Mykolaïv, dernier verrou sur la route d'Odessa, sur la mer Noire. Dans une des maternités de la ville, des dizaines de femmes se sont déjà habituées en cas d'alerte à descendre au sous-sol. Une salle d'accouchement y a été aménagée, avec un aquarium au bruit apaisant, a constaté l'AFP.

Trois millions de réfugiés

Plus de trois millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion le 24 février, a indiqué mardi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Dont 1,4 million d'enfants, soit "pratiquement un enfant par seconde", a précisé de son côté l'Unicef.

Le ministre ukrainien des Finances Sergui Martchenko a estimé que la guerre avait déjà causé quelque "500 milliards" de dollars de pertes à l'économie ukrainienne, dans une interview au magazine Forbes.

En Russie, dans un rare moment de protestation publique, une femme a fait irruption lundi soir sur le plateau d'une grande chaîne de télévision russe avec une pancarte critiquant l'offensive en Ukraine.

L'utilisation du mot "guerre" par des médias ou des particuliers pour décrire l'intervention russe en Ukraine est désormais passible de poursuites et de lourdes peines. Les autorités russes parlent elles d'"opération militaire spéciale".

Nouvelles sanctions

Après trois semaines de guerre, un quatrième train de sanctions de l'Union européenne devait entrer mardi en vigueur, incluant des mesures contre l'accès aux marchés, les exportations de biens de luxe ou l'appartenance à des institutions financières internationales.

Un yacht d'un oligarque russe d'une valeur de près de 128 millions d'euros a notamment été immobilisé lundi à Barcelone (Espagne) dans le cadre de ces sanctions, selon le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. "Et d'autres sont à venir", a-t-il prévenu.

Le gouvernement britannique a aussi annoncé de nouvelles sanctions, avec notamment des droits de douane punitifs sur la vodka et une interdiction d'exporter des produits de luxe vers la Russie.

Les trains de sanctions occidentales précédents ont déjà gelé quelque 300 milliards de dollars de réserves russes à l'étranger, qui pourraient empêcher la Russie d'honorer plusieurs échéances de paiement de dettes en devises étrangères en mars-avril.

La Russie a accusé lundi l'Occident de vouloir ainsi provoquer un défaut de paiement "artificiel" par ses sanctions.

Après avoir flambé au début de l'invasion, les cours du pétrole reculent. Lundi, le petit espoir suscité par les pourparlers les avait déjà poussés à la baisse.

Au moins quatre personnes ont été retirées mortes et une quarantaine d'autres dégagées vivantes d'un immeuble d'habitation d'un quartier ouest de Kiev, Sviatochine, après une frappe russe qui y a provoqué un incendie, selon un bilan des autorités locales.

Un autre bâtiment a été touché dans le quartier nord-ouest de Podil, plus proche du centre-ville, faisant un blessé.

La veille, à la limite nord-ouest de la capitale, Pierre Zakrzewski, un cameraman irlandais rôdé aux zones de guerre qui travaillait pour Fox News, a été tué et son collègue Benjamin Hall blessé, a annoncé mardi cette chaîne de télévision américaine. Le journaliste américain Brent Renaud avait péri dimanche dans la banlieue nord-ouest.

Kiev vit "un moment dangereux et difficile", a estimé mardi son maire, Vitali Klitschko, décrétant un couvre-feu de mardi 20h00 (19h00 suisses) à jeudi 07h00 (06h00 suisses).

Cette ville, que les forces russes tentent d'encercler, s'est vidée d'au moins la moitié de ses 3,5 millions d'habitants depuis le début du conflit le 24 février.

"Négociations en cours"

La capitale désertée attend néanmoins la visite des Premiers ministres polonais Mateusz Morawiecki, tchèque Petr Fiala et slovène Janez Jansa, partis de Pologne mardi, en train, pour rencontrer le président Zelensky et le Premier ministre Denys Chmygal.

Ils entendent "réaffirmer le soutien sans équivoque de l'ensemble de l'Union européenne" à l'Ukraine et présenter "un vaste ensemble de mesures de soutien", selon Varsovie.

Ce déplacement intervient sur fond de reprise mardi après-midi des pourparlers russo-ukrainiens, après 24 heures de pause.

"Les négociations sont en cours", a déclaré sur Twitter Mykhaïlo Podoliak, le négociateur-en-chef côté ukrainien. Au menu des discussions figurent notamment "un cessez-le-feu et le retrait des troupes" russes du territoire ukrainien.

Ces négociations se déroulent par visioconférence, après trois sessions en présentiel au Bélarus voisin, puis une rencontre jeudi en Turquie des chefs des diplomaties russe et ukrainienne.

Le Kremlin a estimé mardi prématuré tout "pronostic", tandis qu'un conseiller de la présidence ukrainienne jugeait possible un accord de paix d'ici à "fin mai".

Le président Zelensky a néanmoins semblé faire une concession importante, en reconnaissant que son pays n'adhèrerait pas à l'Otan.

"Nous avons entendu pendant des années que les portes étaient ouvertes, mais nous avons aussi entendu que nous ne pourrions pas adhérer. C'est la vérité et il faut le reconnaître", a-t-il déclaré au cours d'une réunion avec des responsables occidentaux.

Il avait déjà récemment dit avoir "tempéré sa position" sur cette question.

Vladimir Poutine a justifié en partie l'invasion de l'Ukraine par la crainte de voir l'Ukraine, une ex-république soviétique, rejoindre l'alliance militaire occidentale, qu'il considère comme une menace existentielle pour la Russie.

Trois millions de réfugiés

En attendant l'issue des discussions, la Russie élargit néanmoins son offensive à l'ensemble du territoire ukrainien, après avoir évoqué lundi "la possibilité de prendre sous contrôle total (les) grandes villes qui sont déjà encerclées".

L'offensive vise désormais aussi l'ouest de l'Ukraine. Après des frappes sur une base militaire proche de la Pologne dimanche, une frappe lundi contre une tour de télévision près de Rivne a fait 19 morts, selon le dernier bilan mardi des autorités locales.

Les combats se rapprochent aussi de la grande ville de Dnipro, stratégiquement située au centre du pays, sur le Dniepr. Son aéroport a été bombardé et largement détruit dans la nuit de lundi à mardi, a souligné son maire.

Dans le sud, les Russes tentent toujours de prendre Marioupol, une ville portuaire stratégique sur la mer d'Azov, assiégée depuis des jours, a fait savoir l'état-major ukrainien.

Quelque 2000 véhicules ont pu la quitter mardi en direction de Zaporojie via un couloir humanitaire, selon la municipalité. Mais jusqu'à 300'000 personnes restent coincées, terrées dans des caves et privées de tout.

Plus à l'ouest, Mykolaïv, le dernier verrou sur la route d'Odessa, sur la mer Noire, est aussi régulièrement bombardée.

En près de trois semaines de conflit, plus de trois millions de personnes ont fui l'Ukraine, majoritairement vers la Pologne, a annoncé mardi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Dont 1,4 million d'enfants, soit "pratiquement un enfant par seconde", selon l'Unicef.

Irruption télévisée

En Russie, dans un rare moment de protestation publique, une femme, Marina Ovsiannikova, a fait irruption lundi soir sur le plateau d'une grande chaîne de télévision russe pour laquelle elle travaillait avec une pancarte critiquant l'offensive en Ukraine.

"Non à la guerre. Ne croyez pas la propagande. On vous ment ici", pouvait-on y lire. La vidéo de l'incident a inondé les réseaux sociaux, de nombreux internautes saluant un "courage extraordinaire".

La protestataire a été arrêtée, le Kremlin dénonçant un acte de "hooliganisme". Devant un juge mardi, au cours d'une audience pas directement liée à son action à la télévision, mais à une vidéo qu'elle avait diffusée sur internet, elle a rejeté toute culpabilité.

"Je reste convaincue que la Russie commet un crime (...) et qu'elle est l'agresseur de l'Ukraine", a-t-elle calmement affirmé. Elle a été condamnée à 30'000 roubles d'amende (environ 250 euros au taux actuel), puis libérée.

Nouvelles sanctions

Parallèlement, les Occidentaux continuent à durcir leurs sanctions contre la Russie.

Un quatrième train de mesures punitives de l'Union européenne devait entrer en vigueur mardi, portant sur l'accès aux marchés, les exportations de biens de luxe comme le champagne ou l'appartenance à des institutions financières internationales.

Londres a aussi annoncé de nouvelles sanctions, dont des droits de douane plus élevés sur la vodka et une interdiction d'exporter des produits de luxe vers la Russie.

Le Trésor américain a annoncé quant à lui de nouvelles sanctions visant le président bélarusse Alexandre Loukachenko et son épouse, ainsi que des personnes et une entité russes, pour corruption et atteinte aux droits humains.

La Russie a pour sa part adopté mardi pour la première fois des contre-sanctions, visant le président américain Joe Biden, le Premier ministre canadien Justin Trudeau et plusieurs membres de leurs gouvernements.

Au total, 13 personnalités américaines sont visées, dont le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et le chef du Pentagone Lloyd Austin. Mais aucun détail sur ces mesures n'a été donné, le ministère se contentant de dire qu'elles suivaient "le principe de la réciprocité".

La Russie a par ailleurs annoncé mardi avoir "notifié" son retrait du Conseil de l'Europe. Cette organisation dédiée à la défense des droits humains menaçait de prendre ce jeudi la mesure inédite de l'exclure de ses rangs.

De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a jugé qu'il fallait "reconnaître" que l'Ukraine ne pourra pas adhérer à l'Otan, alors que cette question était un des motifs avancés par la Russie pour justifier son invasion.

Mardi matin, quatre personnes ont été retirées mortes et une quarantaine d'autres dégagées vivantes d'un immeuble d'un quartier ouest de Kiev, Sviatochine, selon un bilan des autorités locales.

Le bâtiment de 15 étages s'est embrasé mardi après avoir été touché par une frappe, selon les services de secours ukrainiens.

Un autre immeuble a été touché dans le quartier nord-ouest de Podil, plus proche du centre-ville, faisant un blessé.

Plus au sud, le quartier d'Ossokorky a également subi des dégâts, selon un photographe de l'AFP.

La capitale vit "un moment dangereux et difficile", a déclaré le maire de Kiev, Vitali Klitschko, décrétant un couvre-feu de mardi 20h00 (19h00 suisses) à jeudi 07h00 (06h00 suisses).

Kiev, que les forces russes tentent d'encercler, s'est vidée d'au moins la moitié de ses quelque trois millions d'habitants depuis le début du conflit le 24 février.

"Négociations en cours"

La ville désertée attendait néanmoins la visite des Premiers ministres polonais Mateusz Morawiecki, tchèque Petr Fiala et slovène Janez Jansa, partis de Pologne mardi, en train, pour rencontrer le président Zelensky et le Premier ministre Denys Chmygal, selon un communiqué de la présidence polonaise.

L'objectif de cette visite est de "réaffirmer le soutien sans équivoque de l'ensemble de l'Union européenne" à l'Ukraine, et de lui "présenter un vaste ensemble de mesures de soutien".

On ignorait à quelle heure ils pourraient arriver. Peu après 11h00 GMT (12h00 suisses), ils venaient de passer Lviv, à 550 km à l'ouest de Kiev, selon le cabinet du Premier ministre polonais.

Cette visite, la première annoncée de dirigeants étrangers depuis le début de la guerre, intervient alors qu'ont repris mardi après-midi des pourparlers russo-ukrainiens, après environ 24 heures de pause.

"Les négociations sont en cours", a déclaré sur Twitter Mykhaïlo Podoliak, négociateur-en-chef côté ukrainien. Au menu des discussions figurent notamment "un cessez-le-feu et le retrait des troupes" russes du territoire ukrainien.

Ces discussions se déroulent par visioconférence, après trois rounds en présentiel au Bélarus voisin puis une rencontre jeudi en Turquie des chefs des diplomaties russe et ukrainienne.

Le Kremlin a estimé mardi prématuré tout "pronostic", tandis qu'un conseiller de la présidence ukrainienne jugeait possible un accord de paix d'ici "fin mai".

Ce week-end, les deux parties s'étaient montrées plus optimistes.

Le président Zelensky a semblé faire une concession importante, disant qu'il fallait admettre que l'Ukraine ne rejoindra jamais l'Otan, quelques jours après avoir dit avoir "tempéré sa position" sur la question de l'adhésion.

"Nous avons entendu pendant des années que les portes étaient ouvertes, mais nous avons aussi entendu que nous ne pourrions pas adhérer. C'est la vérité et il faut le reconnaître", a déclaré le président ukrainien lors d'une réunion avec des responsables occidentaux.

Vladimir Poutine avait justifié en partie l'invasion de l'Ukraine par la crainte de voir cette ex-république soviétique rejoindre l'alliance militaire occidentale qu'il considère comme une menace existentielle pour la Russie.

Trois millions de réfugiés

En attendant une éventuelle percée dans les discussions, la Russie élargit néanmoins son offensive à l'ensemble du pays, après avoir évoqué lundi "la possibilité de prendre sous contrôle total (les) grandes villes qui sont déjà encerclées".

L'offensive vise désormais aussi l'ouest du pays. Après des frappes sur une base militaire proche de la Pologne dimanche, une frappe lundi contre une tour de télévision près de Rivne a fait 19 morts, selon le dernier bilan mardi des autorités locales.

Les combats se rapprochent aussi de la grande ville de Dnipro, stratégique pour sa situation centrale sur le fleuve Dniepr. Son aéroport a été bombardé et largement détruit dans la nuit de lundi à mardi, selon son maire.

Dans le sud du pays, les Russes tentent toujours de prendre Marioupol, ville portuaire stratégique sur la mer d'Azov, assiégée depuis des jours, selon l'état-major ukrainien.

Quelque 2000 véhicules ont pu quitter mardi la ville en direction de Zaporojie via un couloir humanitaire, en plus de 160 voitures lundi, selon la municipalité. Mais jusqu'à 300'000 personnes sont coincées, terrées dans des caves et privées de tout.

Plus à l'ouest, Mykolaïv, dernier verrou sur la route d'Odessa, sur la mer Noire, est aussi régulièrement bombardée.

Deux convois d'au moins 80 bus ont pu quitter la ville de Soumy, à 350 km de Kiev, pour évacuer de nombreux civils vers Loubny, au centre du pays. Le dispositif, approuvé par les parties, a été facilité mardi après-midi par la Croix-Rouge.

En près de trois semaines de conflit, plus de trois millions de personnes ont fui l'Ukraine, majoritairement vers la Pologne, a indiqué mardi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Dont 1,4 million d'enfants, soit "pratiquement un enfant par seconde", selon l'Unicef.

Irruption télévisée

En Russie, dans un rare moment de protestation publique, une femme, identifiée par l'ONG OVD-Info comme Marina Ovsiannikova, a fait irruption lundi soir sur le plateau d'une grande chaîne de télévision russe pour laquelle elle travaillait avec une pancarte critiquant l'offensive en Ukraine.

La protestataire a été arrêtée, le Kremlin dénonçant un acte de "hooliganisme". Le président français Emmanuel Macron a indiqué que la France allait "lancer des démarches" pour lui accorder "une protection consulaire" soit l'asile.

Dans l'immédiat, elle est jugée mardi pour avoir manifesté illégalement et risque 10 jours de détention. Marina Ovsiannikova risque toujours aussi des poursuites pénales passibles de lourdes peines de prison, aux termes d'une récente loi réprimant toute "fausse information" sur l'armée russe

Nouvelles sanctions

Après trois semaines de guerre, un quatrième train de sanctions de l'Union européenne devait entrer mardi en vigueur, incluant des mesures contre l'accès aux marchés, les exportations de biens de luxe ou l'appartenance à des institutions financières internationales.

Un yacht d'un oligarque russe d'une valeur de près de 128 millions d'euros a notamment été immobilisé lundi à Barcelone (Espagne) dans le cadre de ces sanctions, selon le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. "Et d'autres sont à venir", a-t-il prévenu.

Le gouvernement britannique a aussi annoncé de nouvelles sanctions, avec notamment des droits de douane punitifs sur la vodka et une interdiction d'exporter des produits de luxe vers la Russie.

Les trains de sanctions occidentales précédents ont déjà gelé quelque 300 milliards de dollars de réserves russes à l'étranger, qui pourraient empêcher la Russie d'honorer plusieurs échéances de paiement de dettes en devises étrangères en mars-avril.

Des pourparlers russo-ukrainiens visant à arrêter le bain de sang doivent reprendre mercredi, après une concession importante du président ukrainien Volodymyr Zelensky, prêt à renoncer à adhérer à l'Otan.

Un geste qui semble toutefois insuffisant pour le président russe Vladimir Poutine, selon un communiqué publié par le Kremlin à l'issue d'un entretien qu'il a eu mardi avec le président du Conseil européen, Charles Michel.

Lors de cette conversation, M. Poutine "a souligné que Kiev ne manifestait pas d'engagement sérieux à trouver des solutions mutuellement acceptables", selon ce communiqué. Le président russe a justifié en partie l'invasion de l'Ukraine par la crainte de voir l'ex-république soviétique rejoindre l'alliance militaire occidentale, qu'il considère comme une menace existentielle pour la Russie.

"Les réunions continuent. D'après ce que l'on m'a dit, les positions dans les négociations semblent plus réalistes. Cependant, il faut encore plus de temps pour que les décisions soient dans l'intérêt de l'Ukraine", a déclaré de son côté mardi soir le président ukrainien.

"Moment dangereux"

Au moins quatre personnes ont été retirées mortes et une quarantaine d'autres dégagées vivantes d'un immeuble d'habitation d'un quartier ouest de Kiev, Sviatochine, après une frappe russe qui a provoqué un incendie, selon les autorités locales.

La veille, à la limite nord-ouest de la capitale, deux journalistes, l'Irlandais Pierre Zakrzewski, caméraman rôdé aux zones de guerre travaillant pour Fox News, et l'Ukrainienne Oleksandra Kuvshinova qui l'accompagnait, ont été tués, tandis qu'un journaliste britannique de Fox News, Benjamin Hall, a été grièvement blessé, selon la chaîne de télévision américaine et des médias ukrainiens. Le journaliste américain Brent Renaud avait déjà péri dimanche dans la banlieue nord-ouest.

Kiev vit "un moment dangereux et difficile", a jugé mardi son maire Vitali Klitschko, décrétant un couvre-feu de 20h00 (19h00 en Suisse) à jeudi 07h00 (06h00 en Suisse). De longues files d'attentes se sont formées pendant la journée devant les supermarchés, les habitants faisant des réserves.

A Marioupol, autre ville martyre dans le sud-est de l'Ukraine, la situation reste très difficile, mais quelque 20'000 civils ont pu la quitter mardi à bord de 4000 voitures, selon la présidence ukrainienne. Mais jusqu'à 300'000 personnes y restent coincées, terrées dans des caves et privées de tout. Au total, environ 29'000 personnes ont été évacuées mardi de plusieurs villes ukrainiennes assiégées, selon la même source.

"Nous serons avec vous"

Les Premiers ministres polonais Mateusz Morawiecki, tchèque Petr Fiala et slovène Janez Jansa, partis de Pologne en train, sont arrivés mardi soir à Kiev pour affirmer "le soutien sans équivoque" de l'Union européenne à l'Ukraine.

Ils se sont entretenus avec le président Zelensky et son Premier ministre Denys Chmygal. "Nous ne vous laisserons jamais seuls. Nous serons avec vous parce que nous savons que vous vous battez non seulement pour votre liberté (...) mais aussi pour nous", a tweeté Mateusz Morawiecki.

Le vice-Premier ministre polonais Jaroslaw Kaczynski, également du voyage, a réclamé une "mission de paix" de l'Otan, "protégée par les forces armées", pour "fournir une aide humanitaire et pacifique en Ukraine", selon l'agence polonaise PAP.

Alliée de l'Ukraine et membre de l'Otan, la Turquie, qui a refusé de s'aligner sur les sanctions occidentales contre la Russie, multiplie également les efforts de médiation. Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu est à Moscou, où il aura des entretiens mercredi, puis ira en Ukraine jeudi afin de rechercher un cessez-le-feu, selon Ankara.

Trois millions de réfugiés

En attendant l'issue des négociations, la Russie élargit son offensive à l'ensemble de l'Ukraine, visant désormais aussi l'Ouest. Après des frappes sur une base militaire proche de la Pologne dimanche, une frappe lundi contre une tour de télévision près de Rivne (nord-ouest) a fait 19 morts, selon les autorités locales mardi.

Les combats se rapprochent aussi de la grande ville stratégique de Dnipro (centre). Son aéroport a été bombardé et largement détruit dans la nuit de lundi à mardi, a souligné son maire. Plus à l'ouest, Mykolaïv, dernier verrou sur la route d'Odessa, sur la mer Noire, est aussi régulièrement bombardée.

En presque trois semaines de guerre, plus de trois millions de personnes ont fui l'Ukraine, majoritairement vers la Pologne, d'après l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Dont 1,4 million d'enfants, soit "pratiquement un enfant par seconde", selon l'Unicef.

Un sommet extraordinaire de l'Otan consacré au conflit est prévu le 24 mars à Bruxelles, ainsi qu'un sommet des dirigeants de l'UE. Le président américain Joe Biden s'y rendra pour réaffirmer "l'engagement à toute épreuve" des Etats-Unis auprès de leurs alliés, selon la Maison Blanche.

Irruption télévisée

En Russie, dans un rare moment de protestation publique, une femme, Marina Ovsiannikova, a fait irruption lundi soir sur le plateau d'une grande chaîne de télévision russe pour laquelle elle travaillait, avec une pancarte critiquant l'offensive en Ukraine. "Non à la guerre. Ne croyez pas la propagande. On vous ment ici", pouvait-on y lire.

La protestataire a été arrêtée, le Kremlin dénonçant un acte de "hooliganisme". Mardi, au cours d'une audience judiciaire pas directement liée à son action télévisée mais à une vidéo qu'elle avait diffusée sur internet, elle a rejeté toute culpabilité.

"Je reste convaincue que la Russie commet un crime (...) et qu'elle est l'agresseur de l'Ukraine", a-t-elle calmement affirmé. Elle a été condamnée à 30'000 roubles d'amende (environ 250 francs), puis libérée.

L'utilisation du mot "guerre" par des médias ou des particuliers pour décrire l'intervention russe en Ukraine est passible de poursuites et de lourdes peines. Les autorités russes parlent d'"opération militaire spéciale".

Nouvelles sanctions

Parallèlement, les Occidentaux continuent à durcir leurs sanctions contre la Russie. Un quatrième train de mesures punitives de l'UE est entré en vigueur mardi, qui interdisent notamment l'exportation en Russie de berlines de luxe, champagne, bijoux et autres articles haut de gamme prisés par les élites qui soutiennent Vladimir Poutine.

Londres a aussi décidé de nouvelles sanctions, dont des droits de douane punitifs sur la vodka, une interdiction d'exporter des produits de luxe vers la Russie et des gels d'avoirs de plus de 370 personnes et entités russes.

Et le Trésor américain a annoncé de nouvelles sanctions visant le président bélarusse Alexandre Loukachenko, ainsi que des personnes et une entité russes.

La Russie a pour sa part adopté mardi pour la première fois des contre-sanctions, visant le président américain Joe Biden, le Premier ministre canadien Justin Trudeau et plusieurs membres de leurs gouvernements, a fait savoir le ministère russe des Affaires étrangères. Aucun détail sur ces mesures n'a été donné.

La Russie a par ailleurs annoncé mardi avoir "notifié" son retrait du Conseil de l'Europe. Cette organisation dédiée à la défense des droits humains menaçait de l'exclure jeudi de ses rangs.

Le président américain Joe Biden doit faire cette annonce après une intervention par vidéo de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky devant le Congrès des Etats-Unis. "Au total, le président a autorisé deux milliards de dollars en matière de sécurité depuis le début de l'administration" Biden, a précisé un responsable de la Maison Blanche.

M. Zelensky doit intervenir à 13h00 GMT (14h00 en Suisse) devant les parlementaires américains, qui pressent régulièrement le président Biden de durcir le ton face à la Russie.

Zone d'exclusion aérienne

Le président ukrainien devrait appeler une nouvelle fois à la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de son pays, une mesure soutenue par plusieurs élus du Congrès, mais que le président américain a pour l'instant écartée.

"Imaginez vos villes bombardées, encerclées", avait lancé mardi M. Zelensky devant les parlementaires canadiens, en réclamant à nouveau cette zone d'exclusion aérienne.

Des élus américains des deux camps exhortent aussi Joe Biden à faciliter la livraison d'avions polonais Mig-29 à l'Ukraine, ce à quoi Washington a opposé un refus définitif.

"Les Russes ont déjà tué 97 enfants" en bombardant "des écoles, des hôpitaux, des habitations", avait encore affirmé M. Zlensky devant les députés canadiens qui l'ont acclamé debout pendant plusieurs minutes.

"Moment dangereux"

En dépit de ces appels à l'aide, les tirs russes contre plusieurs villes ukrainiennes se sont intensifiés mardi, notamment à Kiev, qui vit un "moment dangereux", selon son maire Vitali Klitschko. De longues files d'attentes se sont formées pendant la journée devant les supermarchés, les habitants faisant des réserves.

Au moins quatre personnes ont été retirées mortes et une quarantaine d'autres dégagées vivantes d'un immeuble d'habitation d'un quartier de l'ouest de Kiev, Sviatochine, après une frappe russe qui a provoqué un incendie, selon les autorités locales.

A Marioupol, autre cité martyre dans le sud-est de l'Ukraine, la situation reste dramatique, mais quelque 20'000 civils ont pu quitter cette ville portuaire mardi à bord de 4000 voitures, selon la présidence ukrainienne.

Tous ont décrit un voyage harassant pendant lequel ils ont été contraints de rouler à l'écart des routes pour éviter les troupes russes et les points de contrôle, dans la crainte permanente d'un tir ennemi.

Positions "plus réalistes"

La Russie élargit son offensive à l'ensemble de l'Ukraine, visant désormais aussi l'Ouest. Après des frappes sur une base militaire proche de la Pologne dimanche, une frappe lundi contre une tour de télévision près de Rivne (nord-ouest) a fait 19 morts, selon les autorités locales mardi.

Dans ce contexte de frappes intenses, des négociations entre Moscou et Kiev, entamées mardi, doivent reprendre mercredi, dans l'espoir d'arrêter l'hécatombe. Le président ukrainien a apporté mardi un peu d'espoir, jugeant que les positions étaient désormais "plus réalistes".

Cependant, a-t-il reconnu, "il faut encore plus de temps pour que les décisions soient dans l'intérêt de l'Ukraine." Il a également fait un geste envers Moscou, se disant prêt à renoncer à toute adhésion de son pays à l'Otan, un casus belli pour la Russie.

Pas de quoi néanmoins fléchir le président russe Vladimir Poutine, selon un communiqué publié à l'issue de son entretien mardi avec le président du Conseil européen Charles Michel. Lors de cette conversation, M. Poutine "a souligné que Kiev ne manifestait pas d'engagement sérieux à trouver des solutions mutuellement acceptables", selon ce communiqué.

Médiation turque

Les efforts de médiation de la Turquie, pays membre de l'Otan mais ayant refusé de s'associer aux sanctions contre Moscou, se poursuivent également. Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu est à Moscou, où il aura des entretiens mercredi, puis ira en Ukraine jeudi afin de rechercher un cessez-le-feu, selon Ankara.

Les occidentaux veulent aussi réaffirmer leur unité et leur engagement aux côtés de l'Ukraine. Un sommet extraordinaire de l'Otan consacré au conflit est prévu le 24 mars à Bruxelles, ainsi qu'un sommet des dirigeants de l'UE. Joe Biden s'y rendra pour réaffirmer "l'engagement à toute épreuve" des Etats-Unis auprès de leurs alliés, selon la Maison Blanche.

Et, faute de pouvoir intervenir militairement, ils continuent à durcir leurs sanctions. L'Union européenne va priver les oligarques russes de berlines de luxe, champagne et autres articles haut de gamme, via un quatrième paquet de sanctions entré en vigueur mardi. Le Royaume-Uni a fait de même, ajoutant des droits de douane punitifs sur la vodka et des gels d'avoirs supplémentaires.

Contre-sanctions

Moscou a répliqué avec des contre-sanctions visant Joe Biden, le Premier ministre canadien Justin Trudeau et plusieurs membres de leurs gouvernements.

La Russie cherche également à faire avancer un projet de résolution "humanitaire" devant le Conseil de sécurité de l'ONU, qui pourrait faire l'objet d'un vote jeudi. Le texte russe, obtenu par l'AFP, exprime la "profonde préoccupation" du Conseil de sécurité "face aux informations faisant état de victimes civiles, y compris d'enfants, en Ukraine et dans les environs".

En l'état, il est peu probable qu'il recueille les voix nécessaires. Ce texte qui "n'appelle pas à une fin immédiate des hostilités" est "une plaisanterie", a ainsi réagi un diplomate occidental sous couvert d'anonymat.

La Cour internationale de justice (CIJ) rendra de son côté mercredi son verdict dans une procédure lancée par Kiev, qui demande au plus haut tribunal de l'ONU d'ordonner à Moscou d'arrêter immédiatement son invasion de l'Ukraine.

En presque trois semaines de guerre, plus de trois millions de personnes ont fui l'Ukraine, majoritairement vers la Pologne, d'après l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Dont 1,4 million d'enfants, soit "pratiquement un enfant par seconde", selon l'Unicef.