Le groupe vaudois n'a pas donné suite à la demande du premier ministre ukrainien de cesser toute activité en Russie.

Le hashtag "#boycottnestle" se répandait comme une traînée de poudre sur Twitter. Parmi les images visant Nestlé, on relevait notamment un détournement de son logo, où l'emblématique nid est veillé par un oiseau revêtu d'un brassard nazi orné d'un "Z" en guise de croix gammée. Le Z est le signe qu'arborent les troupes russes participant à l'invasion de l'Ukraine.

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D'autres images de marketing détournées présentaient Nestlé en "sponsor officiel" de l'invason russe, sur fond de photos d'hôpitaux dévastés par les bombes, tandis que pleuvaient les commentaires offusqués.

Ces accusations font écho à un échange jeudi entre le premier ministre ukrainien Denys Shymhal et le directeur général de Nestlé, Mark Schneider. "Payer des impôts qui vont alimenter le budget d'un pays terroriste équivaut à tuer des enfants et des mères sans défense", écrit le premier ministre sur son compte Twitter, qui ajoute qu'il espère que Nestlé changera d'avis prochainement.

Quelques heures plus tard, c'était au tour de Dmytro Kuleba, ministre ukrainien des Affaires étrangères, d'insister sur Twitter également. "En refusant de cesser ses activités commerciales en Russie, Nestlé permet à la guerre d'agression de la Russie en Europe de se poursuivre. Les dommages à long terme pour la réputation de l'entreprise sont proportionnels à l'ampleur des crimes de guerre russes en Ukraine (énormes)."

"Nous considérons que les conversations avec les autorités gouvernementales sont privées", a indiqué à AWP une porte-parole du groupe veveysan au sujet de l'entretien entre son directeur général et le premier ministre ukrainien.

1,7 milliard de recettes

"En tant qu'employeur, nous sommes responsables de nos plus de 7000 employés en Russie", a ajouté la porte-parole. "Cela nous attristerait beaucoup si nos collègues étaient sous la dépendance d'autres. Cela explique notre décision."

Le 11 mars dernier, Nestlé a annoncé la suspension de la livraison de certains aliments vers la Russie, dont Nespresso. Cette décision prévoit cependant des exceptions concernant les produits de premières nécessité comme les aliments pour bébés ou les céréales.

En 2021, Nestlé a dégagé 1,7 milliard de francs de recettes en Russie, soit environ 2% du total, selon l'agence Bloomberg.

A la Bourse, les investisseurs semblaient relativement indifférents à ces controverses. Après avoir reculé en début de séance ce matin, le titre Nestlé s'est ressaisi. A 14h18, l'action prenait 0,5% à 119,48 francs.