L'association pour un actionnariat responsable Actares "demande instamment à Nestlé de considérer l'appel formulé sur la Place fédérale par le président Zelensky de cesser de faire des affaires avec la Russie", selon le communiqué publié lundi, appelant à "un engagement social" du groupe veveysan.
Actares veut que "Nestlé fasse le plus possible pour les Ukrainiens, tout en faisant le moins possible pour aider le gouvernement russe et en ne prétéritant pas les conditions de travail et l'existence même de leurs employés" en Russie, a ajouté auprès d'AWP Claire Forel, membre du groupe de travail Nestlé au sein de l'association.
Dimanche, Nestlé soulignait avoir stoppé toutes les importations et exportations de Russie, sauf pour les produits vitaux, interrompu ses investissements et ne plus acheter de produits en Russie. Les activités qui subsistent ne font aucun bénéfice, affirmait le groupe dans sa prise de position. Il aide aussi à la distribution de vivres en Ukraine, notamment dans la ville de Kharkiv.
Suite à cette déclaration, Actares "se réjouit d'une prise de position où Nestlé montre son souci envers des personnes soumises à des conditions difficiles". Mme Forel a pointé "les dégâts d'image" récurrents de la multinationale, qui "d'habitude, part sur la pointe des pieds". Actares ne soutient toutefois pas la campagne de boycott des produits Nestlé, qui a vu le jour sur les réseaux sociaux.
Samedi, le chef de l'Etat ukrainien s'est exprimé depuis Kiev aux participants d'une manifestation pour la paix à Berne, pointant Nestlé. "Les affaires en Russie fonctionnent, bien que nos enfants meurent et que nos villes soient détruites", a déclaré M. Zelensky.
Début mars, Nestlé avait indiqué à AWP compter plus de 7000 employés en Russie ainsi que six usines et avoir réalisé 1,7 milliard de francs de ventes dans le pays l'an dernier, sur un chiffre d'affaires total de 87,1 milliards.