Dans un communiqué publié sur le site de la Bourse de Londres, le groupe précise qu'un paiement "test" envoyé le 16 mars n'avait pas "atteint le compte de l'émetteur", un groupe luxembourgeois, indiquant que "le paiement a été gelé" par la banque de ce dernier, Citibank.
"Nous (...) cherchons à initier la demande de licences auprès des autorités compétentes concernées qui peuvent être nécessaires pour un traitement ininterrompu des instructions de paiement de Severstal", a précisé le groupe.
Severstal avait jusqu'à mercredi pour rembourser un paiement d'intérêts de 12,6 millions de dollars.
"Nous ne pouvons pas effectuer le paiement du coupon aux détenteurs de nos euro-obligations à temps", a déclaré sur sa page VKontakte mercredi soir Alexandre Chévéliov, directeur général de Severstal.
"Il s'agit d'une situation extraordinaire pour nous, qui s'est produite sans que nous en soyons responsables, et à cet égard, il est important pour moi de clarifier ce qui suit : Severstal maintient une situation financière stable, confirme sa volonté de s'acquitter intégralement de ses dettes et dispose des ressources nécessaires à cette fin", a-t-il ajouté.
"Malheureusement, notre partenaire financier occidental a gelé le paiement initié par la société. Nous poursuivons les consultations avec nos partenaires et faisons de notre mieux pour nous assurer que les obligataires reçoivent les fonds", a-t-il conclu.
Interrogée par l'AFP, Citibank n'a pas souhaité commenter.
Après des craintes d'un défaut de paiement de la Russie, Moscou a finalement pu rembourser 117 millions de dollars d'intérêts la semaine dernière, le Trésor américain autorisant les paiements souverains mais non les paiements de dettes privées sous les termes des sanctions.
Le groupe Severstal lui-même n'est pas sous sanctions, mais le magnat de l'acier et principal actionnaire Alexeï Mordachov fait partie des oligarques russes placés par l'UE sur une liste noire de personnalités considérées comme proches du président russe.
Ces personnalités ont été sanctionnées par un gel de leurs avoirs et une interdiction de séjour dans l'UE.