Cette juridiction estime que le milliardaire et ancien Premier ministre géorgien Bidzina Ivanichvili a subi des pertes lors des placements effectués via la filiale de Credit Suisse en raison de la mauvaise gestion d'un conseiller financier.

La deuxième banque helvétique avait la semaine dernière déjà évoqué la possibilité jugement qui pourrait entraîner un paiement de plus 500 millions de dollars. Des provisions ont par ailleurs été réalisées par l'établissement zurichois.

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Il ne s'agit cependant pas encore d'un jugement définitif et la décision du tribunal peut encore être contestée, indique mardi un communiqué de Credit Suisse, déjà englué dans la débâcle des fonds Archegos et Greensill.

Selon la décision du tribunal aux Bermudes consultée par AWP, les dommages-intérêts que Credit Suisse doit verser pour "rupture de contrat et fausses déclarations" doivent encore être calculés par des experts.

Le conflit entre Credit Suisse et M. Ivanishvili remonte à 2011. Client de la banque aux deux voiles, le milliardaire, qui a bâti sa fortune dans le commerce d'ordinateurs et de téléphones, puis créé l'établissement bancaire Rossiysky Kredit, vendu en 2012, a été l'une des victimes des agissements frauduleux d'un conseiller de Credit Suisse, Patrice Lescaudron.

Licencié par l'institut et condamné en 2018 à Genève à cinq ans de prison pour escroquerie par métier, gestion déloyale simple et aggravée ainsi que faux dans les titres, le banquier s'était suicidé en 2020.

Priorité aux revenus

La filiale aux Bermudes de son côté n'a pas pris les mesures nécessaires pour empêcher les agissements du conseiller "car elle donnait la priorité aux revenus générés par M. Lescaudron pour le compte de Credit suisse sur les intérêts de ses clients", estime le juge.

La semaine dernière, la banque aux deux voiles indiquait vouloir prendre toutes les mesures juridiques à sa disposition dans le cadre de cette procédure, pour laquelle des provisions ont déjà été constituées.

Pour l'heure, Credit Suisse examine s'il convient de compléter ces dernières dans le cadre de la publication des résultats financiers du premier trimestre 2022, le 27 avril.

Dans son rapport annuel 2021, Credit Suisse indiquait avoir provisionné sur l'année sous revue au total 1,54 milliard de francs en vue de régler des litiges juridiques. Rien que pour le seul quatrième trimestre, la grande banque a mis de côté à cet effet 436 millions.

tp/tv/afp/lk//rp