Selon l'étude "Reshaping plastics", que l'industrie européenne du plastique a commanditée, elle doit se réorganiser et investir massivement dans les cinq ans à venir dans différentes "innovations radicales", de manière à rendre la production de plus en plus "circulaire", tout en réduisant drastiquement sa consommation de pétrole brut, ses émissions de CO2 et en traitant la question des déchets.
"Le seul recyclage ne suffira pas" à atteindre l'objectif de zéro émission nette de gaz à effet de serre en 2050, affiché par l'industrie, admet l'étude publiée lundi.
"Nous reconnaissons la gravité de la crise climatique et du défi que représentent les déchets plastiques", souligne Virginia Janssens, directrice générale de Plastics Europe, qui regroupe les principaux industriels européens de la chimie du plastique, de la pétrochimie et du recyclage.
Secteur bousculé
Jusqu'à présent, les plastiqueurs soutenaient le recyclage, mais continuaient parallèlement d'encourager la croissance de la production de plastique vierge issu du pétrole fossile, sans s'attaquer à la transformation du mode de production lui-même.
L'étude, publiée par le cabinet britannique de consultants en environnement SystemiQ, spécialisé dans les changements de systèmes, "bouscule le secteur des industriels", admet Jean-Yves Daclin, directeur général de Plastics Europe France.
Elle montre que les actions lancées contre les plastiques à usage unique ou pour le recyclage "ne vont pas permettre d'atteindre les objectifs climatiques" et qu'il faut "accélérer le mouvement" dit M. Daclin à l'AFP.
Elle montre aussi "qu'une bonne partie de l'effort à accomplir peut l'être dès 2030", par réduction des volumes produits, réutilisation, développement du recyclage ou par substitution de matières au profit de produits biosourcés dans le cas des emballages par exemple.