Au mois de mars, 55'129 véhicules légers neufs ont été vendus, soit moins de la moitié du mois de février 2022, selon les chiffres publiés par l'Association of European Businesses (AEB), qui regroupe les industriels du secteur.
Ce mois-ci, comme le mois précédent, l'AEB n'a ajouté aucun commentaire, contrairement à d'habitude.
Il s'agit du premier mois reflétant les effets des sanctions sans précédent sur ce secteur, les Occidentaux ayant notamment banni les exportations vers la Russie de pièces détachées.
L'inflation et l'instabilité du rouble a réduit notamment les possibilités pour les Russes d'acheter des voitures importées.
De nombreux producteurs ont annoncé en outre l'arrêt de la vente de composants ou de voitures à la Russie, à l'instar d'Audi, Honda, Jaguar ou Porsche. D'autres ont annoncé l'arrêt de la production, comme Renault, BMW, Ford, Hyundai, Mercedes, Volkswagen ou Volvo.
Les usines d'Avtovaz (groupe Renault-Nissan), le premier producteur de voitures en Russie, employant des dizaines de milliers de personnes, sont quasiment à l'arrêt en raison d'une pénurie de composants importés.
Le groupe Renault, après avoir annoncé l'arrêt de son usine de Moscou, évalue désormais les options de retrait du pays, où il est particulièrement exposé.
En Russie, Renault est associé pour Avtovaz avec le conglomérat public russe Rostec, dirigé par Sergueï Tchémézov, un allié de Vladimir Poutine.
La Russie est un pays de première importance pour Renault, qui y a dépensé des milliards depuis près de quinze ans pour moderniser Avtovaz.
Les sanctions annoncées sonnent le glas des investissements massifs effectués par les grands constructeurs automobiles mondiaux en Russie en période de croissance, dans les années 2000.