"Je pense que des mesures sur le pétrole et même le gaz seront nécessaires tôt ou tard", a déclaré le responsable belge devant les eurodéputés réunis en session plénière à Strasbourg.
"Aujourd'hui, nous exprimons notre indignation face à des crimes contre l'humanité, contre des civils innocents à Boutcha et dans de nombreuses autres villes. Une preuve de plus que la brutalité russe contre le peuple ukrainien n'a pas de limites", a déclaré Charles Michel.
"Ce n'est pas une opération spéciale. Ce sont des crimes de guerre", a-t-il poursuivi, rappelant que l'Union européenne était en train d'aider au recueil de preuves, afin de "traduire les responsables en justice".
Durcir les sanctions
La Commission européenne a proposé mardi aux Vingt-Sept de durcir les sanctions contre Moscou, en arrêtant leurs achats de charbon russe, qui représentent 45% des importations de l'UE, et en fermant les ports européens aux bateaux russes.
Mais un embargo éventuel sur le pétrole (25% des achats européens) et le gaz (45% des importations de l'UE) fait l'objet d'âpres discussions entre les Etats membres, Berlin ayant exprimé publiquement ses réticences.
L'Allemagne ne peut pas se passer des livraisons de gaz russe "à court terme" et des sanctions contre Moscou dans ce secteur feraient plus mal à l'UE qu'à la Russie, a estimé lundi le ministre allemand des Finances, Christian Lindner. En revanche, les Etats baltes ont déjà cessé d'importer du gaz russe depuis début avril.
Nos sanctions "sont pertinentes car elles touchent la Russie beaucoup plus durement que nous", a déclaré la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, dans l'hémicyle.
"Ces sanctions ne seront pas les dernières (...) Nous avons interdit le charbon, mais nous devons maintenant nous pencher sur le pétrole et sur les revenus que la Russie tire de ces combustibles fossiles", a-t-elle dit.