Gefco (Groupages express de Franche-Comté), ancienne filiale de PSA Peugeot-Citroën, transporte principalement des automobiles neuves, et compte 11'500 collaborateurs dans 47 pays, dont plus de 3000 en France, pour un chiffre d'affaires de 4,2 milliards d'euros (4,3 milliards de francs) en 2021.

Cette acquisition "permet d"assurer la continuité et la pérennité des activités de Gefco", a souligné le groupe marseillais dans un communiqué.

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"Au titre d'une procédure dérogatoire, la Commission européenne a autorisé CMA CGM à acquérir le capital de Gefco immédiatement, dans l'attente de l'approbation définitive qui interviendra dans les mois à venir", est-il précisé.

Les Chemins de Fer Russes (RZD), dont le PDG Oleg Belozerov est réputé proche de Vladimir Poutine, ont été placés sous sanctions internationales en raison du conflit en Ukraine.

Le 1er avril, face à la pression, le directoire de Gefco avait annoncé qu'il rachetait les 75% de parts russes.

Le gouvernement français, qui suit de près la transaction, avait alors souligné qu'il ne s'agissait que d'une "première étape".

L'arrivée de nouveaux propriétaires était "indispensable pour protéger l'activité du groupe à court terme", selon le cabinet de la ministre de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher.

Le PDG de la CMA CGM Rodolphe Saadé s'est félicité de cette acquisition, sans faire référence à l'ancien actionnaire russe, et sans évoquer la valeur du rachat.

Le groupe marseillais compte intégrer "à terme" Gefco à CEVA, le groupe suisse de logistique qu'il a racheté en 2019, pour "créer le leader mondial de la logistique pour le secteur automobile".

"Grâce à Gefco, CEVA Logistics poursuivra sa croissance à travers le monde, et renforcera sa présence dans certains marchés clefs, notamment en France et en Europe", a souligné la CMA CGM.

Les trois quarts de Gefco avaient été cédés par PSA aux chemins de fer russes fin 2012 pour 800 millions d'euros. Les 25% restants appartenaient toujours à Stellantis, issu l'an dernier de la fusion de PSA et de Fiat-Chrysler.

Sanctions

Dans un communiqué distinct, le constructeur automobile a annoncé vendredi avoir "vendu sa participation restante de 25% dans le capital de Gefco S.A. au Groupe CMA CGM, un leader mondial du transport et de la logistique".

"La vente de cet actif, non stratégique, marque l'étape finale de notre plan de sortie, initié il y a dix ans, du secteur du transport et de la logistique", a déclaré le directeur général du group Carlos Tavares.

"Stellantis s'appuiera désormais sur une chaîne d'approvisionnement mondiale et efficace avec plusieurs fournisseurs de logistique, parmi lesquels Gefco continue à jouer un rôle significatif", a-t-il ajouté.

Oleg Belozerov, coprésident du conseil de coopération des hommes d'affaires Russie-France, avait déjà cherché à réduire sa participation en 2017, puis à s'en séparer en 2021, après une entrée en Bourse avortée de Gefco. Mais cette séparation était devenue urgente depuis fin février, avec le début de la guerre en Ukraine.

"L'actionnaire majoritaire de Gefco (...) a été placé sous sanctions par les autorités américaines, européennes et britanniques", expliquait Gefco le 1er avril. "Toutes ces autorités s'accordent à dire que ces sanctions ne devraient pas avoir d'impact sur Gefco, qui est une société indépendante enregistrée en France".

"Malgré cette clarification, la conduite de nos affaires quotidiennes, avec nos clients et partenaires commerciaux du monde entier, est devenue extrêmement difficile en raison de la structure de notre actionnariat", soulignait le groupe.