Le Conseil fédéral a décidé d'agir à la suite des atrocités commises dans la ville de Boutcha, indique-t-il dans un communiqué. La Suisse reprend la cinquième salve de sanctions prises la semaine passée par l'Union européenne contre Moscou.

Les sanctions sont dirigées contre le secteur énergétique russe et visent en particulier le charbon. Le bois, le ciment, les produits de la mer ou la vodka ne pourront plus non plus être importés. Ces biens représentent une source importante de revenus pour la Russie.

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La Suisse reprend également l'interdiction d'exporter le kérosène et d'autres bien susceptibles de contribuer au renforcement des capacités industrielles de la Russie. L'UE a encore décidé de sanctions financières qui touchent notamment les trusts. Les organismes publics russes n'obtiendront plus de soutien financier.

Impact "supportable"

Ces sanctions auront un impact économique "supportable" sur notre pays, a averti le ministre de l'économie Guy Parmelin devant les médias à Berne. Certaines entreprises très spécialisées seront plus touchées que d'autres, a-t-il reconnu. Et de citer les fabriques de pompes à air ou à vide, de machines à papier ou d'autres machines électriques.

Pour la Suisse, le marché russe est au mieux secondaire en comparaison mondiale. En ce qui concerne les importations de charbon et d'autres combustibles, 25% des importations directes de houille viennent de Russie. Mais on parle de montants faibles, entre 4 et 6 millions de francs selon M. Parmelin, qui évacue donc toute dépendance critique.

Ports et routes

Vu la situation géographique de la Suisse, le Conseil fédéral a renoncé à reprendre les sanctions européennes qui touchent les transports. Les représentants des Vingt-Sept ont décidé la fermeture des ports européens aux navires russes.

Le Rhin est le seul point d'accès par les eaux. Mais seuls les bateaux des Etats riverains sont autorisés à y naviguer, a souligné le ministre de l'économie.

L'interdiction vers l'UE des transports de marchandises par la route ou le rail n'est pas utile pour la Suisse. Les transporteurs ne peuvent pas arriver en Suisse. "C'est une affaire de géographie. Nous ne voulons pas prendre des mesures qui n'ont pas d'effet additionnel en Suisse", a précisé M. Parmelin.

Liste étendue

La liste des personnes sanctionnées a été étendue: 217 nouveaux noms, dont les deux filles du président russe, et 18 entités supplémentaires y sont inscrites. Il s'agit de membres du Parlement ou des républiques autoproclamées de Lougansk et de Donetsk.

Certaines sont issues des milieux politiques et économiques. Elles sont actives dans le domaine militaire, de la communication, de la propagande ou font partie des cercles d'oligarques ou de leur famille. Les entreprises sont essentiellement actives dans le secteur de l'armement et de la haute technologie, a encore précisé le ministre de l'économie.

La liste est identique à celle de l'UE. Elle entrera en vigueur mercredi dès 18h.