"Nous garderions les activités de Toshiba ensemble et nous nous abstiendrions de toute cession" d'actifs, selon Yuji Sugimoto, co-dirigeant de Bain Capital en Asie. "Il n'y aurait pas de démantèlement".

Bain Capital serait aussi prêt à conserver les dirigeants actuels de Toshiba pour "mener ensemble des réformes" pour développer le groupe, a encore affirmé M. Sugimoto.

La firme américaine se montre intéressée par un rachat de Toshiba depuis le mois dernier. Elle a déjà obtenu le soutien du principal actionnaire du groupe, le fonds singapourien Effissimo, qui s'est engagé à lui vendre sa part de 10% du capital si elle lançait une OPA.

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Mais le rachat d'un conglomérat de cette envergure serait inédit au Japon et s'annonce truffé d'obstacles.

Toshiba, dont la capitalisation boursière avoisine actuellement les 16 milliards d'euros, est en effet présent dans de nombreux domaines sensibles pour la sécurité nationale, du nucléaire à la défense en passant par la cryptographie quantique.

Le groupe est englué depuis plusieurs années dans un conflit avec ses actionnaires activistes, lesquels lui ont infligé le mois dernier un nouveau camouflet cinglant, le rejet de son plan de scission lors d'un vote consultatif.

La direction de Toshiba a ensuite suspendu ce projet et accepté d'étudier sérieusement d'éventuelles offres de rachat.

Bain Capital a beaucoup d'expérience au Japon et il est aussi un fin connaisseur de Toshiba: c'est lui qui avait mené le consortium d'investisseurs ayant racheté en 2018 Toshiba Memory (aujourd'hui Kioxia), l'activité de puces-mémoires du groupe japonais, pour l'équivalent de 18 milliards d'euros.

Un tel mode opératoire, associant des investisseurs japonais, pourrait être indispensable pour pouvoir racheter Toshiba en incluant ses actifs sensibles.

Quand Bain Capital rachète une entreprise, il tend en général à la réintroduire en Bourse trois à cinq ans plus tard après l'avoir restructurée, a encore souligné M. Sugimoto dans un effort apparent pour tenter de rassurer Toshiba sur ses intentions.

"Les gens voient un acquéreur étranger comme un vautour qui ne cherche qu'à liquider des actifs. Nous sommes différents", a-t-il juré.