La "Déclaration pour l'avenir d'internet" a pour objectif de prolonger "l'immense promesse" de ce réseau, a affirmé la Maison Blanche. Elle vise à repousser "l'autoritarisme numérique croissant" et à s'assurer qu'il renforce la démocratie, protège la vie privée et promeuve une économie mondiale libre.

Cet objectif est menacé, dans de plus en plus de cas, par des gouvernements réprimant la liberté d'expression et l'accès à l'information, en diffusant de la désinformation ou en étranglant complètement internet, indique la déclaration.

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Russie et Chine

Ces derniers mois, depuis l'invasion de l'Ukraine, "la Russie a promu de manière agressive la désinformation dans son pays et à l'étranger, censuré les sources d'information sur internet, bloqué ou fermé des sites légitimes et est allée jusqu'à attaquer physiquement l'infrastructure internet en Ukraine", a dénoncé un haut responsable de l'administration Biden auprès de journalistes.

"La Russie, cependant, n'est pas seule", a déclaré ce responsable, citant également la Chine.

Plus de 60 pays ont rejoint l'effort, dont des pays comme l'Australie, la Grande-Bretagne, le Canada, la France, l'Allemagne et le Japon, ainsi que d'autres tels que le Kenya, l'Argentine, , le Monténégro, la Slovénie et l'Ukraine, selon le communiqué de la Maison Blanche. La Suisse n'en fait pas partie.

"Principes fondamentaux"

Bien qu'elle ne soit pas juridiquement contraignante, la déclaration établit des "principes fondamentaux" et "engage les gouvernements à promouvoir un internet ouvert, libre, mondial, interopérable, fiable et sécurisé pour le monde", a déclaré un autre haut responsable de l'administration.

L'effort vise à lutter contre l'éclatement d'internet, mais "respectera l'autonomie réglementaire" de chaque pays, a déclaré le responsable. La déclaration souligne également la nécessité d'assurer un accès abordable pour les populations mal desservies.

Hausse des coupures

Selon le collectif d'organisations #KeepItOn, les coupures délibérées d'internet par des Etats ont nettement augmenté l'an dernier, avec 182 cas recensés, soit une hausse de plus de 14% par rapport à 2020.

"Avec le retour graduel à la normalité après la propagation de la pandémie mondiale de Covid-19, nous avons observé une résurgence spectaculaire des coupures d'internet en 2021", écrivent les auteurs du rapport, publié jeudi. Trente-quatre pays ont coupé l'accès à leurs citoyens l'année dernière, contre 29 en 2020.

L'Inde est de loin le pays où le plus grand nombre d'incidents ont été constatés avec 106 coupures. Une grande partie de ces cas ont eu lieu dans le territoire de Jammu-et-Cachemire, disputé entre l'Inde et le Pakistan. "L'utilisation persistante de coupures d'internet en Inde (...) montrent que la situation ne s'est pas beaucoup améliorée sur place", déplorent les rédacteurs.

Manifestations et coups d'Etat

La Birmanie arrive en seconde position du classement (15 coupures), suivie de l'Iran (5), du Soudan (5), de Cuba (4) et de la Jordanie(4).

Les coupures sont intervenues dans des contextes divers: manifestations et coups d'Etat (Birmanie, Soudan, Iran, Jordanie, Pakistan, Eswatini, Cuba, Burkina Faso), élections (Tchad, République démocratique du Congo, Iran, Niger, Ouganda, Zambie), zones de conflit (Ethiopie, Birmanie, bande de Gaza) ou encore pour empêcher la triche lors d'examens (Algérie, Syrie, Soudan).

#KeepItOn note toutefois un déclin du nombre de suspensions d'internet en période électorale, citant en exemples des pays comme le Bénin, l'Irak et la Gambie où l'accès a été maintenu tout au long de l'année. Le collectif note également une intensification des actions pour contester devant le tribunaux la légalité des suspensions dans plusieurs pays africains (Nigeria, Soudan, Zambie).

"Les coupures d'internet et la montée de l'autoritarisme vont de pair", s'inquiète néanmoins Marianne Diaz Hernandez de l'ONG de protection des droits numériques Acces Now, à l'origine du projet #KeepItOn.