Les taux directeurs sont désormais dans une fourchette de 0,75% et 1%, selon un communiqué. De plus, la Réserve fédérale va commencer à réduire son bilan à partir du 1er juin, autre outil de resserrement monétaire pour tempérer la pression inflationniste.
Enfin, l'institution prévient que la guerre en Ukraine et les confinements en Chine vont aggraver l'inflation et les problèmes de logistique.
Les taux directeurs sont désormais dans une fourchette de 0,75% et 1%, selon un communiqué. De plus, la Réserve fédérale va commencer à réduire son bilan à partir du 1er juin, autre outil de resserrement monétaire pour tempérer la pression inflationniste.
Enfin, elle prévient que la guerre en Ukraine et les confinements en Chine vont aggraver l'inflation et les problèmes de logistique.
Le relèvement des taux a été voté à l'unanimité par le Comité de politique monétaire (FOMC).
Les membres de la Fed continuent de penser que l'inflation reviendra progressivement à l'objectif de 2% que s'est fixé la Fed à mesure qu'elle va augmenter les coûts du crédit, mais elle insiste sur le fait qu'elle va "être particulièrement attentive à l'inflation".
Impact "très incertain"
Le Comité a également souligné l'impact "très incertain" des facteurs externes, comme l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui "crée une pression à la hausse supplémentaire sur l'inflation et risque de peser sur l'activité économique".
En outre, les confinements dus à l'épidémie de Covid-19 en Chine "sont susceptibles d'exacerber les perturbations de la chaîne d'approvisionnement", dit le communiqué du Comité monétaire.
La banque centrale, qui a accumulé pour 9000 milliards de bons du Trésor et autres titres à son actif en versant des liquidités dans le système financier pour soutenir l'économie pendant la pandémie, va commencer à faire marche arrière.
Le bilan de la Fed va commencer à être réduit au rythme de 47,5 milliards de dollars par mois à partir du 1er juin et à hauteur de 90 milliards après trois mois, une autre façon de renchérir le coût du crédit pour tempérer la demande et les hausses de prix.
Le Comité de politique monétaire (FOMC) a ainsi porté ces taux d'intérêt dans une fourchette comprise entre 0,75% et 1%, à l'issue d'une réunion de deux jours. Il estime en outre que "d'autres hausses seront justifiées", d'autant que la guerre en Ukraine et les nouveaux confinements en Chine aggravent la pression sur les prix et les problèmes de logistique.
Jerome Powell, le président de la puissante Réserve fédérale, a ensuite précisé au cours d'une conférence de presse que d'autres hausses d'un demi-point de pourcentage seraient "sur la table lors des deux prochaines réunions", soit les 14-15 juin et les 26 et 27 juillet.
Il n'a pas donné d'indication sur la suite, sans pour autant affoler Wall Street qui a terminé dans le vert: le Dow Jones clôturant en hausse de 2,81% et le S&P de 2,99%.
Inflation au sommet
En mars, la Fed avait commencé à relever ses taux, pour la première fois depuis 2018. Mais elle avait agi avec prudence en les portant dans une fourchette comprise entre 0,25 et 0,50%, soit une hausse de 0,25 point de pourcentage.
Elle avait toutefois signalé sa volonté de procéder à six autres hausses cette année, soit autant que de réunions d'ici à fin 2022.
Depuis, l'inflation a continué de grimper. Aggravée par la guerre en Ukraine, elle a atteint en mars un sommet jamais vu depuis décembre 1981: +8,5% sur un an, selon l'indice CPI.
Il est "absolument essentiel de baisser l'inflation", a martelé "Jay" Powell mercredi. La Banque centrale américaine a deux missions principales: assurer la stabilité des prix et le plein emploi.
M. Powell a répété qu'avec un taux de chômage très faible (3,6%), une pénurie de main d'oeuvre, des démissions par millions chaque mois et des offres d'emplois pléthoriques, le marché du travail était "extrêmement tendu" et à un niveau "malsain".
Pour attirer les candidats et fidéliser leurs employés, les entreprises augmentent les salaires, ce qui a pour effet d'alimenter l'inflation.
Réduction du bilan
Outre la hausse des taux directeurs, la Fed a annoncé qu'elle allait commencer à réduire son bilan dès le 1er juin, une autre étape majeure de la normalisation de la politique monétaire. Concrètement, la Fed ne va plus racheter de titres et va laisser les obligations arriver à échéance, ce qui entraînera une diminution mécanique de son bilan.
Le contexte international a changé depuis mars. La croissance mondiale a ralenti en raison de la guerre en Ukraine et des confinements en Chine. Mais Jerome Powell a estimé que l'économie américaine était "forte". Et, a-t-il dit, rien (...) ne suggère qu'elle est proche ou vulnérable à une récession".
"Bien sûr, compte tenu des événements dans le monde, de la disparition des effets de la politique budgétaire et de la hausse des taux, l'activité économique pourrait être plus lente" en 2022, après "une année de croissance extraordinairement forte", a-t-il souligné.
Le Produit intérieur brut (PIB) du pays s'est contracté de 1,4% au premier trimestre. Mais la Fed argue que "les dépenses des ménages et les investissements fixes des entreprises sont restés élevés". De plus, "les gains d'emplois ont été robustes au cours des derniers mois", note la Fed. Les chiffres de l'emploi pour avril seront publiés vendredi.
"Atterrissage en douceur"
Pour l'heure, les économistes restent globalement optimistes, estimant eux aussi que la consommation se maintient malgré l'inflation.
Enfin, les dirigeants de la Fed ont assuré être en mesure de ramener l'inflation à leur objectif de 2% sans porter les taux à plus de 3% pour éviter de faire caler la demande. Il s'agit, selon Jerome Powell, d'une fourchette "neutre" qui ne pourra ni stimuler, ni ralentir la croissance économique.
"Le Comité est particulièrement attentif aux risques d'inflation", insiste la Fed.
M. Powell a enfin estimé que la Fed avait de "bonnes chances" de parvenir à un "atterrissage en douceur", c'est-à-dire relever les taux sans précipiter l'économie vers une récession ou provoquer une hausse du chômage, à supposer que "les conditions économiques et financières évoluent de manière cohérente" avec les attentes de la banque centrale.
La hausse des taux d'un demi-point a été votée à l'unanimité.