L'exposition globale du groupe à la Russie -- crédits et placements -- est passée de 1,9 à 1,2 milliard d'euros entre le début de la guerre en février et fin avril.

Pour autant un retrait de Russie n'est pas d'actualité: la filiale locale de Commerzbank, dénommée Eurasija et employant près de 140 personnes, "n'est pas à vendre", a déclaré le patron du groupe, Manfred Knof, lors d'une conférence téléphonique.

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D'autres établissements ont vendu leur participation sur place, comme Société Générale. UniCredit, numéro deux des banques italiennes, est en pourparlers préliminaires en vue d'une cession.

La banque allemande au logo jaune entend rester en Russie "tant que nos clients y font des affaires", et ce "dans le cadre des lois", a argué M.Knof.

Eurasija a une exposition de 374 millions d'euros auprès d'entreprises et de 137 millions en obligations souveraines.

Ses avoirs en roubles auprès de la banque centrale russe équivalent à 300 millions d'euros.

Le conflit en Ukraine a conduit Commerzbank à alourdir sa provision pour le risque, qui affiche un solde net de 464 millions d'euro à fin mars.

Cela comprend un demi-milliard de provisions passées pour couvrir le risque chez les clients "en lien avec la Russie", explique le groupe.

La banque a dans le même temps annulé des provisions constituées pendant la crise du Covid-19, sur fond de recul de la pandémie en Europe.

Le bénéfice net des trois premiers mois de l'année a plus que doublé sur un an, à 298 millions d'euros, là où les analystes sondés par Factset prévoyaient 180 millions d'euros.

Cette performance tient aux produits qui ont progressé de 12% sur un an, à 2,8 milliards d'euros, sur fond d'"importantes hausses des taux d'intérêt en Pologne, de volumes de crédit en hausse et de commissions sur les dépôts": les taux négatifs de la Banque centrale européenne sont refacturés aux clients à partir d'un certain montant d'avoirs dormants.

Selon M. Knof, la banque attendra de voir la fin des taux négatifs à la BCE, comme pressenti pour les mois à venir, avant de ne plus ponctionner d'argent à ses clients.

Sur fond de virage numérique qui lui fait fermer nombre d'agences, Commerzbank va continuer à réduire ses effectifs, pointés à près de 37'000 à fin mars contre près de 40'000 à fin 2020, pour viser environ 32'000 d'ici 2024.

La forte évolution des bénéfices "est la preuve que notre stratégie fonctionne", a commenté M.Knof, et amène à ce que la banque détenue à 15% par l'État allemand confirme sa prévision de résultat consolidé supérieur 1 milliard d'euros en 2022.

A la Bourse de Francfort, le titre cédait néanmoins 1,5% à mi-journée.